Londres va durcir ses mesures antiterroristes pour lutter contre le groupe Etat Islamique (EI), en autorisant la confiscation des passeports de suspects, et en empêchant le retour de combattants jihadistes, a indiqué vendredi à Canberra David Cameron.
"Nous allons introduire sous peu une nouvelle loi antiterroriste au Royaume-Uni", a assuré le Premier ministre britannique devant le Parlement australien.
"Des nouveaux pouvoirs (seront accordés) à la police des frontières pour confisquer des passeports, empêcher les suspects de voyager et empêcher les ressortissants britanniques (jihadistes) de revenir au pays autrement qu'aux conditions" qui leur sont imposées, a-t-il expliqué.
Selon la presse britannique, le texte --qui devrait être discuté au Parlement courant novembre-- bloquerait le retour au Royaume-Uni pendant au moins deux ans des personnes ayant combattu en Syrie et en Irak.
Cette interdiction pourrait être levée seulement si les individus visés acceptaient un retour sous escorte, des poursuites judiciaires et un programme de "dé-radicalisation", ajoutaient ces médias.
La nouvelle loi prévoira également que "les compagnies aériennes ne respectant pas les listes d'interdiction de vol (soumises par les autorités britanniques) ne soient pas autorisées à se poser au Royaume-Uni", a précisé M. Cameron à Canberra.
Il a par ailleurs dit vouloir intensifier les actions contre "les racines de la menace (terroriste)" en "bannissant les prêcheurs extrémistes" et en facilitant la suppression de "contenus nocifs" sur internet.
Le nouveau patron de l'agence britannique de surveillance (GCHQ), Robert Hannigan, avait d'ailleurs appelé début novembre les grands groupes américains de l'internet, dont Facebook et Twitter, à coopérer davantage dans la lutte contre les groupes jihadistes, qui ont un large recours au web pour communiquer et recruter leurs membres.
Le Royaume-Uni estime à plus de 500 le nombre de ses ressortissants enrôlés par le groupe EI.
Quelque 15.000 jihadistes étrangers provenant de 80 pays se sont rendus ces derniers années en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de groupes comme l'EI, a indiqué fin octobre l'ONU. Les pays d'origine craignent qu'à leur retour ces jihadistes commettent des attentats sur leur sol.
L'Assemblée nationale française avait quant à elle voté fin septembre un projet de loi de "lutte contre le terrorisme", qui créait une interdiction de sortie du territoire pour empêcher le départ de jeunes Français candidats au jihad vers la Syrie.
David Cameron est présent en Australie à l'occasion de la tenue ce week-end à Brisbane (est) d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20.
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