Plus de six mois après le départ de Jean-Louis Borloo pour raisons de santé, l?UDI a trouvé son successeur: le député maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, a remporté la présidence de ce parti à 53,5% des voix face à Hervé Morin à qui il a immédiatement tendu la main.
"Dans la campagne j'ai dit n'avoir que des concurrents et non des ennemis () Ma première responsabilité consiste à créer après les frictions occasionnées par toute campagne interne, les conditions de l'unité", a-t-il lancé depuis le siège de l'UDI.
Et d'adresser "un salut fraternel" à Hervé Morin à qui il tend "la main". Celui-ci, qui n'était pas présent à la proclamation des résultats, a fait savoir par communiqué que "compte tenu du faible écart de voix et du contexte si particulier que certains ont relevé, je laisse à chacun le soin de tirer les conclusions qu?il entend de ce scrutin".
Les deux candidats ont un peu plus de 1.300 voix d'écart. "Des bases solides pour poursuivre la construction de l'UDI", estime de son côté M. Lagarde.
Hervé Morin, soutenu par Jean-Christophe Fromantin, avait émis la semaine dernière des inquiétudes sur "la sincérité du scrutin" mettant en avant des adhésions gonflées dans le département de Seine-Saint-Denis et à Drancy. Les deux dernières semaines de campagne ont en effet été houleuses.
Mise au point tardive mercredi de la commission nationale d'arbitrage et de transparence (Cnat) de l'UDI, chargée de superviser les opérations avec un huissier de justice: non, il n'y a pas d'adhérents suspects sur les listes électorales.
- 'Haine puissance 10 ' -
Reste que le vote par courrier entamé il y a un mois et demi a été émaillé de dysfonctionnements: problèmes postaux, adhérents rayés des listes Plusieurs centaines d'adhérents ont été réintégrés au fil de l'eau sur les listes suite aux protestations notamment du maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin.
Au total, 28.755 électeurs étaient inscrits pour le second tour. Jusqu'à présent, c'est le chiffre de 28.300 qui circulait, attesté par les deux candidats en lice. 18.941 électeurs ont voté à ce second tour et la participation a été supérieure à celle du premier tour.
Tous faisaient appel à l'unité jeudi soir, conscients que cette campagne va laisser des traces.
"Il appartient désormais au nouveau président de rassembler toute la famille UDI", a ainsi réagi un proche d'Hervé Morin, le président des députés UDI, Philippe Vigier. De même Laurent Hénart, président du parti radical et soutien de M. Lagarde: "Pour tous ceux qui ont participé à l?élection, candidats comme militants, les intérêts de la maison commune UDI doivent aujourd'hui prévaloir".
Pour le camp Lagarde, les accusations --"rumeurs" et "insinuations"-- ciblant tour à tour sa femme et son poste d'attachée parlementaire, et les adhésions dans sa ville de Drancy, n'ont été qu'un signe de "panique", une façon de "discréditer par avance l'élection".
"En politique, il faut apprendre à perdre. Il y a un camp qui ne sait pas perdre", avait souligné Yves Jégo, candidat éliminé au premier tour, qui a apporté son soutien à Jean-Christophe Lagarde.
D'autant que Morin et Lagarde se sont déjà affrontés violemment par le passé au sein du Nouveau Centre. "La haine qu'ils ont l'un pour l'autre remonte puissance 10", confie une source centriste, qui craint "un réveil douloureux".
Plus optimiste, une autre source considère que "l'un a besoin de l'autre". M. Lagarde l'assurait, "même s'(il) n'est pas président, (il) ne détruira pas" le parti.
Mais Hervé Morin sera-t-il au congrès d'installation du nouveau président samedi à la Mutualité?
Alors que l'UDI est un peu en stand-by depuis le départ de Jean-Louis Borloo au printemps, le nouveau président de l'UDI va devoir aussi se pencher sur son programme et ses rapports avec l'UMP et le MoDem.
D'autant que l'ombre de François Bayrou a aussi plané sur cette élection.
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