L'Autorité des marchés financiers (AMF) a prorogé jeudi les deux offres en concurrence pour le rachat de Club Méditerranée, en fixant un délai restreint au chinois Fosun et à ses partenaires pour surenchérir s'ils le veulent.
La date butoir est le 1er décembre à 18H00, a indiqué l'AMF, dont le collège s'est réuni jeudi pour plancher sur le sujet.
Mais si Fosun rehausse effectivement son offre, le rival italien Andrea Bonomi et ses soutiens bénéficieront ensuite, eux aussi, d'un nouveau délai pour surenchérir, pendant un temps restreint fixé par l'AMF, a précisé le gendarme de la Bourse à l'AFP.
En clair, l'AMF n'a pas sifflé la fin de la partie qui dure depuis des mois, elle laisse le match se poursuivre mais en raccourcissant la durée des manches.
Les deux OPA auraient normalement dû se clôturer le 20 novembre. Mais comme le camp Bonomi a relevé mardi sa proposition à 23 euros par action, l'AMF a modifié le calendrier pour donner une chance à Fosun d'améliorer la sienne, qui est de 22 euros.
Fosun est toutefois prié de faire vite. Lancé fin mai 2013, le dossier Club Med, qui dure depuis près de 18 mois, est devenu l'offre publique la plus longue de l'histoire de la Bourse de Paris.
Jusqu'à présent, le record revenait à l'offre de la société immobilière Icade sur sa concurrente Silic, qui avait traîné en longueur en 2012-2013 pour cause de recours judiciaires.
Le camp Fosun a indiqué à l'AFP jeudi avoir "pris bonne note de la décision de l'AMF", qui "laisse le temps de réfléchir" à une surenchère.
Dans les faits, Fosun planche activement sur un tel scénario.
L'entourage de M. Bonomi a lui aussi indiqué avoir "pris note" de la décision de l'AMF.
Chacun peut encore affûter ses armes et la bataille pourrait donc encore durer.
- Deux offres, deux projets -
Si l'AMF a décidé d'"accélérer la confrontation des offres", utilisant ainsi pour la première fois l'article 232-12 de son règlement général, elle n'a en revanche pas fait usage de l'article 232-13 qui lui aurait permis de fixer une date pour une toute dernière enchère.
Interrogée par l'AFP à ce sujet, l'AMF a expliqué avoir choisi, "entre deux formules possibles, la plus adaptée pour préserver l'intérêt du marché et celui des acteurs en présence".
L'accélération de la procédure, sans date ultime définitive, "permet le libre jeu des surenchères tout en raccourcissant les délais", a ajouté l'AMF.
Le gendarme de la Bourse semble tabler sur le fait que la course finira bien par s'arrêter à un moment donné, faute de financements du côté des protagonistes ou parce que la raison imposera de ne pas monter jusqu'au ciel.
"En attendant, le Club Med et ses salariés sont au milieu du gué et ne savent pas où ils vont. C'est pénalisant pour l'entreprise", jugeait jeudi soir un proche du dossier.
Quant à M. Bonomi et ses alliés, ils ont renforcé leurs positions dans Club Med - ce qui n'a pas d'incidence sur le cours de la bataille d'OPA.
Dans un communiqué distinct de celui de l'AMF, ils ont annoncé jeudi être montés à 18,9% du capital du Club Med, avec 17% des droits de vote.
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