Plus de six mois après le départ de Jean-Louis Borloo pour raisons de santé, l?UDI saura jeudi soir qui, d?Hervé Morin ou de Jean-Christophe Lagarde, présidera le parti centriste au terme d'une fin de campagne électorale très houleuse.
Le député-maire de Drancy, arrivé avec 700 voix d'avance à l'issue du premier tour a été accusé par Hervé Morin d'avoir "gonflé" les fichiers d'adhérents dans son département de Seine-Saint-Denis. Soutenu par Jean-Christophe Fromantin, l'ancien ministre de la Défense a même mis en doute la "sincérité du scrutin".
Mercredi, la commission nationale d'arbitrage et de transparence (Cnat) de l'UDI, chargée de superviser les opérations avec un huissier de justice, a fait une tardive mise au point: non, il n'y a pas d'adhérents suspects sur les listes électorales.
Reste que le vote par courrier entamé il y a un mois et demi a été émaillé de dysfonctionnements: problèmes postaux, adhérents rayés des listes Plusieurs centaines d'adhérents ont été réintégrés au fil de l'eau sur les listes suite aux protestations notamment du maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin.
Au total, selon les chiffres communiqués par la Cnat mercredi, "28.755" électeurs étaient inscrits pour le second tour. Jusqu'à présent, c'est le chiffre de 28.300 qui circulait, attesté par les deux candidats en lice. 18.213 électeurs avaient voté mercredi, soit une participation supérieure à celle du premier tour.
Les deux candidats misaient d'ailleurs sur les abstentionnistes.
Pour le camp Lagarde, les accusations --"rumeurs" et "insinuations"-- ciblant tour à tour sa femme et son poste d'attachée parlementaire, et les adhésions dans sa ville de Drancy, ne sont qu'un signe de "panique", une façon de "discréditer par avance l'élection".
- 'Savoir perdre' -
"En politique, il faut apprendre à perdre. Il y a un camp qui ne sait pas perdre", a souligné Yves Jégo, candidat éliminé au premier tour, qui a apporté son soutien à Jean-Christophe Lagarde.
Celui-ci a aussi reçu le soutien du Parti radical, une des principales composantes de l'UDI. Paradoxalement le Parti radical n'avait soutenu aucun candidat au premier tour alors qu'Yves Jégo, vice-président de ce parti, était en lice.
"S'il (Hervé Morin, ndlr) gagne, je ne sais pas comment il va faire pour se réconcilier avec des personnes qu'il a attaquées aussi violemment", a renchéri la sénatrice Chantal Jouanno, candidate en tandem avec Yves Jégo, pour qui toutes ces attaques fragilisent le parti.
Juste avant le verdict, Hervé Morin, qui réfute toute panique ou fébrilité, "ne se considère pas comme perdant", explique-t-il à l'AFP.
Morin et Lagarde se sont déjà affrontés violemment par le passé au sein du Nouveau Centre. "La haine qu'ils ont l'un pour l'autre remonte puissance 10", confie une source centriste, qui craint "un réveil douloureux".
Plus optimiste, une autre source considère que "l'un a besoin de l'autre". M. Lagarde l'assure, "même s'(il) n'est pas président, (il) ne détruira pas" le parti.
Quel que soit le résultat jeudi, les deux seront-ils réunis à la Mutualité samedi pour le congrès d'intronisation du nouveau président?
Alors que l'UDI est un peu en stand-by depuis le départ de Jean-Louis Borloo au printemps, le nouveau président de l'UDI va devoir en tout cas se pencher sur son programme et ses rapports avec l'UMP et le MoDem.
D'autant que l'ombre de François Bayrou plane aussi sur cette élection, Hervé Morin étant soupçonné d'être le sous-marin de François Bayrou dans cette élection.
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