Le petit robot Philae, qui s'est posé mercredi sur le noyau de la comète "Tchouri", une première, faisait l'objet jeudi d'un check-up pour vérifier son arrimage au sol et l'état de ses instruments après un atterrissage mouvementé.
"Les analyses magnétiques révèlent que Philae a effectué trois atterrissages à 15h33, 17h26 et 17h33 UTC" (ndlr: GMT), a annoncé jeudi matin l'Agence spatiale européenne dans un tweet. La veille, l'ESA avait déjà évoqué l'éventualité d'un double atterrissage.
Les harpons du robot laboratoire ne se seraient pas activés, ce qui aurait provoqué ces rebonds.
Mais les responsables du programme européen restent optimistes, car ils ont un contact radio avec le robot et celui-ci n'a pas de problème d'énergie.
"Philae a passé la nuit sur la comète et nous avons eu trois bonnes nouvelles: la première, c'est que Philae est posé sur le noyau de la comète. Deuxièmement, Philae recoit de l'énergie, ses panneaux solaires sont allumés et lui permettent donc d'envisager un futur. Et troisièmement, nous sommes en contact permanent avec Philae puisqu'il émet et envoie des infos à Rosetta et que celle-ci nous les retransmet", a déclaré jeudi matin le président du CNES (Centre national d'études spatiales) Jean-Yves Le Gall sur Europe 1.
- 'Bac à sable'-
M. Le Gall a en revanche relativisé le problème des harpons, soulignant que "l'information la plus importante, c'est qu'on est bien posé. Ensuite, on va voir ce qu'on fait sur les harpons. On est en train de faire une sorte de check-up de Philae".
Un point de presse est prévu à 13H00 GMT (14H00 heure de Paris) au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne), pour présenter un bilan de santé du petit robot.
Les premières données reçues après l'atterrissage sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko font planer des doutes sur les capacités du robot à assurer totalement son programme scientifique, notamment les forages destinés à recueillir des échantillons du sol de la comète.
Les fluctuations dans les signaux radio suggèrent soit que Philae a atterri dans une sorte de "bac à sable", soit qu'il a doucement rebondi sur la surface avant de se reposer.
"La mauvaise nouvelle, c'est qu'apparemment ses harpons n'ont pas fonctionné et qu'il n'est pas ancré à la surface", avait déclaré mercredi soir à l'ESOC, Stephan Ulamec, responsable de Philae.
Si l'atterrisseur n'était pas bien arrimé au sol, "ce serait embêtant pour certains instruments" avait déclaré mercredi le chef de projet Rosetta au CNES, Philippe Gaudon, à Toulouse.
"On a besoin qu'il soit bien harponné pour utiliser la foreuse qui doit permettre de récupérer les échantillons dans le sol", avait-il expliqué.
La mission du robot laboratoire est notamment de faire des prélèvements qui donneront des informations sur les origines du système solaire, voire sur l'apparition de l'eau et de la vie sur Terre.
"Les comètes, c?est l?origine de la vie sur terre il y a quelques milliards d?années mise au congélateur (?) A bord de Philae il y a un petit labo d?analyses qui va faire des prélèvements des analyses", a dit M. Le Gall.
Le robot Philae compte dix instruments et certains donnent déjà des informations.
L'atterrisage sur une comète est une première dans l'histoire de l'exploration spatiale, point d'orgue d'une aventure entamée il y a 20 ans.
"Nous sommes les premiers à l'avoir fait et c'est cela qui restera pour toujours", a déclaré Jean-Jacques Dordain, directeur général de l'Agence spatiale européenne.
Il a fallu sept heures à Philae, largué par la sonde européenne Rosetta, pour descendre en chute libre jusqu'à sa cible. Son atterrissage, à plus de 500 millions de km de la Terre, s'est fait "en douceur", selon l'ESA.
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