L'armée égyptienne a annoncé qu'un bateau de la marine avait été la cible mercredi d'une attaque "terroriste" en Méditerranée et que huit militaires étaient portés disparus.
Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les attentats visant les forces de sécurité se sont multipliés, mais cet assaut maritime est sans précédent.
Ces attaques sont le plus souvent revendiquées par des jihadistes qui disent agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans de M. Morsi et qui a fait plus de 1.400 morts.
L'armée a indiqué dans un communiqué que les quatre bateaux utilisés par les assaillants dans l'attaque de mercredi avaient été détruits, précisant que 32 activistes présumés avaient été arrêtés.
L'agence de presse officielle Mena avait auparavant rapporté que le navire de la marine avait pris feu durant un échange de tirs avec les assaillants, à quelque 70 kilomètres du littoral égyptien, précisant que l'aviation avait envoyé des renforts pour combattre les agresseurs.
Plus tard, l'armée a qualifié de "terroriste" l'attaque qui s'est déroulée au large de la province côtière de Damiette, dans le nord-est du pays. "Les opérations de sauvetage ont permis de transporter cinq militaires blessés vers un hôpital militaire (). Huit membres de l'équipage sont toujours portés disparus et les recherches se poursuivent", selon le texte.
L'armée a également précisé que les assaillants interpellés subissaient un interrogatoire.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir pourquoi le navire se trouvait aussi loin des côtes, ni s'il s'agissait d'une patrouille navale dont le passage avait été anticipé par les assaillants.
Un responsable militaire a indiqué à l'AFP que les agresseurs avaient utilisé "des bateaux de pêche" et n'avaient vraisemblablement pas eu recours à une artillerie lourde.
La Méditerranée est fréquemment empruntée par des trafiquants de drogues et des passeurs d'immigrés clandestins, qui par le passé ont été interceptés à plusieurs reprises par l'armée égyptienne.
Tandis que les militaires luttent depuis plusieurs mois contre une insurrection jihadiste dans le nord de la péninsule du Sinaï, aucun assaut maritime n'avait été rapporté jusqu'à présent.
L'attaque de mercredi intervient après que le principal groupe jihadiste d'Egypte, Ansar Beït al-Maqdess, a fait allégeance à l'organisation de l'Etat Islamique (EI), qui sévit en Irak et en Syrie.
Le groupe a concentré ses attaques contre la police et l'armée dans le nord du Sinaï, mais a également mené à bien de spectaculaires attentats à la voiture piégée dans le reste du pays.
Fondé à la faveur du vide sécuritaire ayant suivi la chute de Hosni Moubarak en 2011, le groupe s'est révélé capable de réaliser des attaques de plus en plus sophistiquées malgré l'offensive de l'armée. Plusieurs de ses membres auraient combattu au sein de groupes islamistes rebelles en Syrie.
Fin octobre, 30 soldats ont été tués dans un attentat suicide dans le nord du Sinaï. Cette attaque, la plus meurtrière contre les forces de l'ordre depuis la destitution de M. Morsi, n'a pas été revendiquée, mais elle porte l'empreinte d'Ansar Beït al-Maqdess.
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