Le groupe industriel Alstom a annoncé mercredi qu'il pourrait redistribuer à ses actionnaires jusqu'à un tiers environ du produit de la cession de l'essentiel de ses activités énergétiques à l'américain General Electric, soit 4 milliards d'euros par le biais d'un rachat d'actions.
"Le conseil (d'administration) envisage de conserver au sein de l'entreprise plus des deux tiers des 12,35 milliards d'euros à recevoir de General Electric pour renforcer le bilan d'Alstom et désendetter le groupe", a indiqué Alstom dans un communiqué.
"Il y aurait donc une distribution aux actionnaires qui pourrait être comprise entre 3,5 milliards et 4 milliards d'euros et qui prendrait la forme d'une offre publique de rachat d'actions", a précisé le groupe.
"Cette offre publique serait soumise à l'accord des actionnaires après la réalisation de l'opération" avec GE, attendue au cours du deuxième trimestre 2015 après validation par une assemblée générale convoquée le 19 décembre, a-t-il ajouté.
Elle sera suivie d'une réduction de capital par annulation de titres.
Le groupe diversifié Bouygues est le principal actionnaire d'Alstom avec une participation d'un peu plus de 29%.
Avant cette annonce, l'action Alstom a clôturé sur un repli de 0,41% à 28,19 euros mercredi à la Bourse de Paris.
Le gouvernement français avait donné son feu vert le 5 novembre au rachat du pôle énergie du fleuron industriel français, une approbation nécessaire à la réalisation de l'opération qu'il avait longuement et âprement négociée au printemps avec Alstom et GE.
L'équipementier français, qui fabrique les TGV, créera aussi avec le conglomérat américain trois coentreprises dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les turbines à vapeur, notamment pour le nucléaire.
Il investira 2,6 milliards d'euros dans ces sociétés, détenues à parité sauf dans les turbines (20% pour Alstom avec environ 50% des droits de vote, et 80% pour GE, l'Etat français détenant une action de préférence), selon le rapport du conseil d'administration publié mercredi soir sur le site internet du groupe.
Dans le même temps, Alstom va racheter à GE son activité de signalisation ferroviaire pour environ 600 millions d'euros afin de renforcer son pôle transport, un secteur jugé plus porteur et sur lequel il entend se recentrer à l'avenir.
"Le conseil d'administration souhaite assurer une structure financière solide au groupe afin de répondre à ses futurs besoins opérationnels et soutenir son développement", a insisté Alstom dans le communiqué.
Le transport a généré un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros sur l'exercice 2013/14, soit environ un tiers de l'activité du groupe, et emploie 28.300 personnes dans le monde, dont 9.000 en France.
Le montant consacré au remboursement anticipé de la dette d'Alstom pourrait se situer entre 1 et 2 milliards d'euros, est-il précisé dans le rapport. L'endettement net du groupe atteignait 3,9 milliards d'euros à la fin septembre.
Le projet d'alliance avec GE prévoit aussi que l'Etat devienne l'actionnaire principal d'Alstom: il s'est donné 20 mois à partir de la clôture des opérations pour acquérir jusqu'à 20% du capital du groupe sur le marché ou auprès de Bouygues.
Durant cette période, Bouygues accordera un prêt de titres à l'Etat, qui permettra à ce dernier d'avoir des relais au conseil d'administration et de peser sur la stratégie d'Alstom.
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