Une quinzaine de familles de victimes de surirradiations à l'hôpital d'Epinal se sont retrouvées mercredi au tribunal d'Epinal pour suivre la retransmission en direct depuis Paris du procès en appel de cet accident, disant espérer des regrets des médecins.
"Je voudrais que les prévenus, les deux radiothérapeutes et le radiophysicien, regrettent leur faute", a expliqué à l'AFP la veuve d'un surirradié, Françoise Voirin, dont le mari est mort en 2006, 18 mois après avoir reçu des séances de rayons surdosées à plus de 20%.
"Je vais venir ici tous les jours, pendant les quatre semaines du procès. Aller à Paris, ç'aurait été trop compliqué pour moi pour m'y retrouver", a expliqué la septuagénaire, accompagnée de sa fille.
"Lors du dernier procès, l'un des médecins a dit qu'il n'avait rien à se reprocher. Je suis donc là pour continuer le combat et pour ne plus entendre des phrases comme ça", a-t-elle ajouté.
La Chancellerie a autorisé, comme en première instance, que l'audience qui se déroule à la Cour d'appel de Paris soit intégralement retransmise en direct dans une salle du tribunal de grande instance d'Epinal, une première en France qui pourrait être renouvelée.
Pour Jean-Marie Lebedel, 71 ans, dont la radiothérapie s'est déroulée en 2005 après un cancer de la prostate, "c'est beaucoup plus pratique de venir à Epinal que d'aller à Paris", car il n'aurait "pas eu les moyens de payer les voyages et l'hôtel, qui ne sont pas remboursés".
"Je ne vais pas forcément venir tous les jours, mais au moins au début et à la fin", a-t-il expliqué, en attendant du procès "une condamnation, pas forcément à de la prison ferme, mais qu'ils paient".
Outre les considérations financières, c'est surtout l'état de santé des victimes vosgiennes de surirradiations qui les empêche de se rendre au procès parisien.
"J'ai des diarrhées à répétition, des fuites urinaires, je porte des couches", a énuméré Jean-Marie Lebedel, qui a par ailleurs été à victime d'un deuxième cancer, de la vessie, qui pourrait selon lui être dû aux surirradiations.
Une autre veuve de malade, Liliane Rodicq, a pour sa part souhaité "que cette histoire se termine".
"A force de remuer le couteau dans la plaie, je suis suivie par un psychologue", a souligné la septuagénaire, dont le mari Gilbert "est mort dans d'atroces souffrances".
"Je crois que les médecins savaient depuis le départ et qu'ils n'ont rien dit. Il faut qu'ils paient", a-t-elle exhorté.
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