Une mosquée de Cisjordanie a été la cible d'un incendie imputé par les Palestiniens à des colons israéliens qui se feraient justice eux-mêmes dans un contexte de violences qui secouent ce territoire occupé et Israël.
Alors que les vives tensions se sont étendues au-delà de Jérusalem-Est, le secrétaire d'Etat américain John Kerry était attendu en Jordanie --le gardien de l'esplanade des Mosquées-- où il doit rencontrer mercredi le roi Abdallah puis jeudi le président palestinien Mahmoub Abbas.
En Cisjordanie, le feu a pris avant la prière de l'aube dans la mosquée du village d'Al-Mougheir, proche de la colonie israélienne de Shilo.
Des centaines de villageois se sont attroupés pour constater les dommages: le premier étage a été complètement incendié, selon un photographe de l'AFP.
"Nous n'avons même pas pu approcher, tellement le feu était virulent", a dit à l'AFP Faraj Nassan, chef du conseil de village.
Un responsable palestinien de sécurité a imputé l'incendie à des colons. En 2012, une autre mosquée du village avait déjà été incendiée, a-t-il dit.
Depuis des années, des colons extrémistes ainsi que des activistes d'extrême droite se livrent sous le label "le prix à payer" à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens, des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même l'armée israélienne.
En général, on retrouve le label du "prix à payer" sur place. Cela n'a pas été le cas à Al-Mougheir, ont rapporté les responsables palestiniens de la sécurité.
Une bouteille incendiaire a par ailleurs été lancée mardi soir vers une synagogue désaffectée de la localité arabe de Shfaram dans le nord d'Israël, a indiqué une porte-parole de la police. L'engin n'a fait que peu de dégâts.
- Un garde-frontière israélien arrêté -
L'incendie de la mosquée survient alors que la Cisjordanie occupée, mais aussi Jérusalem et Israël sont en proie à des tensions qui se sont considérablement accrues ces dernières semaines et qui font redouter une troisième Intifada, du nom des deux soulèvements populaires palestiniens qui ont fait des milliers de morts de 1987 à 1993 et de 2000 à 2005.
Lundi, un Palestinien a mortellement poignardé une Israélienne de 26 ans, Dalia Lemkus, et blessé deux autres colons près du bloc de colonies de Goush Etzion, en Cisjordanie. Le même jour, un Palestinien de 17 ans a tué un soldat israélien à Tel-Aviv.
Les jours précédents, deux autres attaques perpétrées à la voiture bélier par des Palestiniens avaient fait quatre morts à Jérusalem, outre leurs auteurs.
Après les derniers attentats, les Israéliens ont renoué avec un sentiment d'insécurité.
Les violences étaient jusqu'alors restées circonscrites à Jérusalem. Ces derniers jours, elles se sont propagées à Israël et à ses localités arabes.
Depuis lundi, l'armée israélienne a déployé des renforts en Cisjordanie, notamment le long des routes empruntées par les colons. Malgré cela, le quotidien Maariv a fait état pour la seule journée de mardi de 60 incidents.
Un Palestinien de 22 ans, Imad Jawabreh, a notamment été tué par des soldats israéliens au cours de heurts près d'Hébron.
Dans ce contexte, un garde-frontière soupçonné d'avoir tué par balles un jeune Palestinien lors de manifestations en mai vient d'être arrêté, a indiqué la police.
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