François Hollande a inauguré mardi, à l'occasion du 11 novembre, l'"Anneau de la Mémoire" de Notre-Dame-de-Lorette, un mémorial en hommage aux quelque 580.000 combattants de toutes nationalités tombés dans le Nord-Pas-de-Calais durant la Première Guerre mondiale.
Arrivé vers 15H30 sur le site, le chef de l'Etat a découvert l'imposant monument composé de 500 plaques d'acier qui portent le nom de 579.606 soldats, par ordre alphabétique, sans distinction d'origine ou de nationalité.
Accompagné du président PS de la région Nord-Pas-de-Calais, Daniel Percheron, il s'est arrêté à trois reprises pour se faire présenter, par de jeunes gens des différents pays, le parcours d'un soldat français, d'un britannique et d'un allemand. Le président a à chaque fois échangé quelques mots avec eux, soulignant le message de paix et de réconciliation du nouveau monument.
Les peuples sont prêts à cette "fusion dans le souvenir", ils ont "cette maturité, même par rapport à la guerre de 1939-1945", a-t-il estimé dans une interview à la Voix du Nord.
Quelques heures avant son arrivée, un petit avion avait survolé le site, trainant dans son sillage une banderole "Hollande démission". Un acte signé d'un militant réclamant depuis 2013 le départ du président. Plus tard, en apercevant un engin de surveillance, François Hollande a plaisanté: "Tiens, voilà du drone autorisé!".
A 16H00 a débuté une cérémonie internationale dans la nécropole voisine, où sont conservées les dépouilles de 43.000 combattants. Le chef de l'Etat doit y prononcer son seul discours de la journée.
Point d'orgue des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale en 2014, les cérémonies du 11 novembre avait débuté en fin de matinée à Paris, sur les Champs-Elysées, par un émouvant hommage aux sept soldats français tués depuis un an en opérations. Car depuis 2011, le 11 novembre n'est plus seulement l'anniversaire de l'armistice de 1918, mais aussi la journée d'hommage à tous les morts pour la France.
Sous l'Arc de Triomphe, les noms des sept militaires tombés au Sahel et en Centrafrique, suivis de la mention "mort pour la France", ont donc été cités avant que retentisse la sonnerie aux morts.
François Hollande s'est ensuite entretenu avec les familles des soldats tués au combat. Il a serré des mains pendant de longues minutes, s'entretenant avec des groupes de jeunes et des dizaines de personnes présentes dans la foule. Plusieurs d?entre elles lui ont montré des souvenirs familiaux de 1914-18 où se sont fait prendre en photo avec le chef de l'Etat, dans une ambiance détendue.
Quelques sifflets ont retenti quand François Hollande a quitté les Champs-Elysées. Mais d'autres badauds massés en haut de l'avenue ont au contraire applaudi sur son passage.
- Encombrement mémoriel -
Dès 09H15, le chef de l'Etat avait lancé à l'Elysée le site internet "Grand Mémorial", qui doit donner à terme accès aux registres militaires des 8,5 millions de Français mobilisés durant la Grande Guerre et permettre de retracer leurs parcours, en quelques clics.
Dans l'après-midi, Manuel Valls devait pour sa part présider la cérémonie à la clairière de Rethondes (Oise), où à été signé l'armistice de 1918. "Ce 11 novembre, c'est l'occasion de se souvenir de ce qu'a été cette guerre atroce, mais aussi de nous rendre plus forts, d'être fiers de notre passé pour affronter les grands défis de l'avenir", a estimé le Premier ministre.
Après une cérémonie prestigieuse en présence des représentants de 80 pays le 14 juillet, des commémorations plus discrètes ont marqué début septembre l'anniversaire de la bataille de la Marne, en l'absence du chef de l'Etat, en visite en Irak. Les pays invités ce 11 novembre étaient cette fois représentés au niveau ministériel, sans éclat particulier.
D'autres cérémonies doivent marquer le centenaire du conflit dans les trois ans qui viennent, mais aucune date n'est encore arrêtée, pour éviter l'effet de lassitude au moment où le président est plus que jamais attendu sur le front du chômage.
Certains historiens évoquent ainsi un "trop plein" de commémorations en 2014. Un encombrement mémoriel dû notamment à la multiplication des cérémonies marquant la Première guerre mondiale, mais aussi les débarquements alliés en Normandie et en Provence en 1944.
L'Elysée souligne pour sa part le caractère "populaire" de ces commémorations, avec le souci de transmettre la mémoire du conflit aux jeunes générations.
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