Les islamistes armés nigérians de Boko Haram ont mené dimanche six attaques "probablement coordonnées" contre des localités du nord du Cameroun qui ont tué au moins trois civils, marquant une nouvelle escalade des violences à la frontière avec le Nigeria.
"Six attaques ont été menées dimanche quasi simultanément" dans six localités de la région camerounaise de l'Extrême-Nord, situées à la frontière avec le Nigeria, a déclaré à l'AFP une source au sein du ministère camerounais de la Défense sous couvert d'anonymat.
"Il s'agissait probablement d'attaques coordonnées, car Boko Haram disposait de véhicules blindés", a estimé cette source, précisant que l'armée camerounaise avait repoussé les assaillants en territoire nigérian.
C'est la première fois que les autorités camerounaises font état de telles actions "coordonnées" de Boko Haram sur le sol camerounais.
Parmi les localités visées figurent Kolofata et Fotokol, deux villes camerounaises sous haute tension où Boko Haram a multiplié les attaques et les enlèvements ces derniers mois.
A Fotokol, à proximité du lac Tchad, "au moins trois civils ont été tués" par les islamistes, a indiqué la source au ministère de la Défense.
Le bilan global de ces attaques "est certainement lourd", notamment du côté de Boko Haram, "mais reste indéterminé" pour le moment, selon la même source.
Interrogé par l'AFP, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, s'est contenté d'assurer lundi soir que "nos frontières demeurent infranchissables".
"Nos militaires sont au front et ne ménagent pas leurs efforts () Ils sacrifient leurs vies pour protéger les nôtres", a-t-il affirmé, soulignant que l'armée camerounaise avait infligé "de lourdes pertes" à Boko Haram ces dernières semaines.
Aucun bilan exhaustif de pertes des uns et des autres dans les combats au Cameroun n'est disponible.
- 'Alerter le Conseil de sécurité' -
"Nous n'avons d'autre choix que de gagner la guerre et nous la gagnerons", a martelé le ministre.
D'autant que "le Nigeria est notre premier partenaire économique. Tout ce qui impacte négativement comme positivement la vie des populations nigérianes impacte également notre économie", a-t-il relevé.
Le chef du bureau des Nations unies pour l'Afrique centrale (UNOCA), Abdoulaye Bathily, a lui aussi fait part de sa vive "préoccupation par l?impact des activités de Boko Haram sur certains pays de la sous-région, notamment le Tchad et le Cameroun", dans un communiqué reçu mardi par l'AFP.
"Nous allons alerter le Conseil de sécurité () Les pays concernés ont besoin d?un soutien à la hauteur des défis auxquels ils font face dans la lutte acharnée contre Boko Haram", a ajouté M. Bathily.
Depuis plusieurs mois, les islamistes ont intensifié leurs incursions armées au Cameroun, amenant le gouvernement camerounais à envoyer des renforts dans l'Extrême-Nord, où plus d'un millier de soldats ont été déployés.
L'armée camerounaise annonce régulièrement avoir tué de nombreux islamistes dans la région. Le 17 octobre, elle avait affirmé avoir tué 107 islamistes lors d'intenses combats aux cours desquels huit soldats camerounais avaient perdu la vie.
Le président Paul Biya a promis l'"éradication totale" du groupe nigérian après la récente libération de 27 otages chinois et camerounais, enlevés en mai et juillet lors d'attaques attribuées à Boko Haram.
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