Et un Rhum, un! Jackpot pour Loïck Peyron, touche-à-tout génial, qui a gagné lundi à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) la Route du Rhum, améliorant le record de l'épreuve, longue de quelque 3542 milles (environ 6560 km).
Yann Guichard, 40 ans, à la barre du plus grand (40 m) voilier de la flotte, le trimaran Spindrift 2, a pris la 2e place 14 heures et 10 minutes après Peyron, passant la ligne d'arrivée à 14h18 locales (19h18 heure de Paris), après 08 j 05 h et 18 min de mer.
"Je ne suis jamais allé aussi loin dans la souffrance", a affirmé Guichard en arrivant à la darse de Pointe-à-Pitre, ajoutant qu'il "ne repartirait pas" pour une course en solo sur ce bateau et qu'il était "assez épuisé".
"Je suis fier, a-t-il ajouté. Je croyais à mon projet, même s'il était complexe, difficile. Je savais que je pouvais" le faire. "Etre là, à Pointe-à-Pitre, c'est fantastique!"
Guichard a révélé avoir eu un "petit pépin" le 2e jour de course lorsqu'il a perdu l'usage de l'un de ses deux pilotes automatiques. "J'étais stressé à l'idée de perdre le 2e", a-t-il poursuivi.
Grand seigneur, Peyron avait dédié sa victoire à Guichard, saluant "un exploit considérable, énorme". Il s'agissait du 2e +Rhum+ pour Guichard, après celui de 2010 (4e).
Grand spécialiste des multicoques (il avait fini 4e des JO de Sydney en Tornado), le skipper de Spindrift 2 a fait mieux que Franck Cammas, vainqueur du +Rhum+ 2010 en 9 j 03 h et 14 min.
Spindrift 2 est l'ancien Banque Populaire V, un plan VPLP conçu pour une quinzaine de personnes avec lequel Peyron et son équipage ont remporté le Trophée Jules-Verne (45 j 13 h 42 min) en 2012.
Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) devrait prendre la 3e place de la course, partie le 2 novembre de Saint-Malo. Il était attendu vers 01h00 locales mardi.
Peyron a dominé ce 10e +Rhum+, établissant un nouveau temps de référence en 7 j 15 h et 08 min. Le précédent record appartenait à Lionel Lemonchois (7 j 17 h et 19 min) et datait de 2006.
"Le record, c'est anecdotique, c'est la cerise sur le bateau (sic) !", a lancé Peyron.
"La dernière journée a été difficile", a-t-il reconnu en arrivant à la darse de Pointe-à-Pitre. Depuis le début de la course, "je me suis fait peur en permanence et (), une fois, j'ai failli me retourner, je me suis endormi à la barre".
Peyron, 54 ans, avait déjà disputé cette course à six reprises, sans jamais la remporter. A 20h00 (heure de Paris) le 2 novembre, il avait pris la tête de la flotte de 91 concurrents pour ne plus la lâcher.
Même s'il a profité de l'abandon prématuré de Thomas Coville (Sodebo Ultim'), victime d'une collision dans la nuit du 2 au 3 novembre, la performance de Peyron, marin surdoué et polyvalent, laisse pantois.
Et ce, d'autant plus qu'il avait pris en mains son bateau seulement deux mois et demi avant le départ, le skipper désigné -Armel Le Cléac'h- ayant été obligé de renoncer en raison d'une blessure au poignet droit.
Pas mal non plus pour ce bateau, un plan VPLP mis à l'eau en 2006 qui a déjà gagné le précédent +Rhum+, en 2010 aux mains de Cammas.
- Soucis techniques -
Peyron a tout de même révélé avoir connu des soucis avec son bateau, trois jours après le départ, en découvrant une fissure sur le bras avant.La fissure n'a pas bougé et il a donc continué la course après avoir contacté son équipe technique et les architectes du trimaran.
Derrière les stars de la catégorie Ultime (multicoques de plus de 60 pieds), qui ont monopolisé l'attention du grand public, la bagarre continue.
Ainsi, chez les monocoques Imoca (18,28 m), François Gabart (Macif) occupait toujours la première place lundi à 20h00 heure française, 42,4 milles devant Jérémie Beyou (Maître Coq).
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