À Rouen, une fillette de trois ans était retrouvée dans un appartement près du cadavre de sa mère plusieurs jours après son décès. Deux jours plus tard, un homme de 65 ans était retrouvé mort à son domicile un mois après. Pire encore, dans une résidence pour personnes âgées à Mont-Saint-Aignan, la retaitée était décédée dans sa chambre depuis plusieurs jours. Les faits se suivent et se ressemblent, laissant sur leur passage un malaise bien palpable. Si l’isolement de ces personnes disparues consterne l’opinion publique, des acteurs se battent pour lutter contre ce problème sociétal.
Des Seino très marrants
C’est le cas de l’association française des solos, dont l’antenne rouennaise les “Seino-Marrants” lutte depuis 2003 contre l’isolement des personnes seules. “Notre association s’adresse aux personnes divorcées, veuves ou séparées : notre but est d’aider ceux qui ont une rupture dans la vie”, raconte Raymond Baroux, président de l’association. Et la solitude ressentie après une séparation, Suzi, coordinatrice de l’antenne Rouen, l’a bien connue. “La première fois que je suis allée seule au restaurant, je pensais passer un agréable moment. Mais me retrouver au milieu de tous ces amis, de toutes ces familles, ça m’a donné le cafard. J’ai passé tout le repas à jouer avec mon téléphone”. Rejoindre les Seino-Marrants les a tous deux sortis de l’enfer de la solitude, qui pèse au quotidien. “Cela m’a permis de relativiser le drame de ma vie qui était d’une banalité affligeante”, confie Raymond Baroux.
Régulièrement, les membres de l’association organisent des sorties variées. “Le but, c’est de redonner à tous le goût des contacts sociaux. On y trouve ce que chacun y apporte”, sourit Suzi. Si l’association s’adresse à tous, on y constate une moyenne d’âge de 50 ans et plus.
Du côté du Clic (centre local d’information et de coordination) des aînés de Rouen, ce sont les plus de 60 ans qui sont chouchoutés par les trois travailleurs sociaux et l’assistante de coordination.
Rompre l’isolement
“Nos missions sont d’accompagner individuellement les personnes de plus de 60 ans et de proposer des actions collectives”, souligne Valérie Renaud, responsable de coordination. Repérer les personnes isolées constitue une véritable problématique pour le Clic. “Si personne ne nous signale ces personnes, on ne les trouve pas. Notre objectif est de développer des partenariats avec des gardiens d’immeubles ou des commerçants”.
Aller à la rencontre des plus isolés, c’est ce que fait la Maison des sages. “Nos membres interviennent dans certains quartiers et nous signalent les difficultés rencontrées, explique Fatima Mezerai, présidente de l’association. Notre but, c’est d’aller chercher les personnes éloignées du système, de la vie sociale”. Et si la solitude est une très grande souffrance, retenons que chacun peut lutter, à son niveau, contre ce mal grandissant.
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