Deux hommes passionnés de modélisme interpellés mercredi en possession de drones près d'une centrale nucléaire du Cher ont été mis en examen et remis en liberté vendredi, laissant toujours entier le mystère survols de sites et centrales nucléaires en France qui n'ont toujours pas cessé.
Un nouveau survol a été signalé dans la nuit de jeudi à vendredi au dessus du site nucléaire de Marcoule dans le Gard.
Les deux hommes de 24 et 31 ans interpellés mercredi dans le Cher ont été mis en examen vendredi pour "survol volontaire d'une zone interdite par un aéronef" et remis en liberté sous contrôle judiciaire. Une jeune femme de 21 ans interpellée en même temps qu'eux a été remise en liberté sans poursuite jeudi.
Ils avaient été appréhendés avec deux drones aux abords de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loir (Cher), dans un secteur interdit au survol d'aéronefs.
Ces inoffensifs "passionnés de modélisme" avaient juste "l'intention de filmer leur bateau télécommandé" qui se trouvait sur le lac à côté de la centrale, a indiqué jeudi le procureur de la République de Bourges Vincent Bonnefoy. Mais les survols de ces deux amis, totalement inconnus de la justice, "n'ont pas de lien avec les autres sites nucléaires survolés depuis début octobre en France", a assuré le procureur.
Des survols qui ont repris dans la nuit de jeudi à vendredi avec un drone qui a survolé le site nucléaire de Marcoule (Gard).
Les responsables de ce site ont été entendus et une plainte a été déposée mais les enquêteurs n'ont trouvé aucune trace du drone qui a survolé la centrale vers 2h40 et de/des personnes qui télécommandaient un objet volant équipé d'un projecteur de lumière, a-t-on indiqué de source proche du dossier.
- Une Quinzaine depuis début octobre -
Une quinzaine de vols de drones ont été signalés au-dessus ou aux abords d'installations nucléaires françaises depuis début octobre sans que les responsables du phénomène et leurs motivations aient pu être clairement identifiés.
Et Marcoule est le septième site survolés depuis début novembre après Penly (Seine-Maritime), Flamanville (Manche), Saint-Laurent-des-eaux (Loir-et-Cher), Dampierre-en-Burly (Loiret), Creys-Malville (Isère) et Fessenheim (Haut-Rhin).
Certains jours, comme le 31 octobre, cinq sites ont été simultanément survolées, laissant penser que ces survols sont une action coordonnée de personnes qui n'ont pour l'instant pas été identifiées.
En France, le survol des centrales nucléaires est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites.
La ministre de l?Écologie Ségolène Royal a affirmé mercredi devant l'Assemblée nationale que "le gouvernement et les responsables des installations nucléaires ont mis en place tous les moyens pour protéger nos installations nucléaires (). Nous ne laisserons pas mettre en cause leur crédibilité".
Ces derniers temps des radiogoniomètres militaires ont été mis à la disposition des gendarmes chargés de protéger les centrales nucléaires françaises. Ces appareils de mesure, inventés dans les années trente, permettent de détecter le point d'origine d'une émission radio et pourraient permettre de remonter jusqu'aux personnes qui télécommandent les engins.
Le seul recours actuellement des forces de l'ordre pour neutraliser ces drones, accessibles à tous dans le commerce, est de les tirer avec des cartouches remplies de plomb, comme pour le petit gibier.
La Fédération française d'aéromodélisme (FFAM) et la Fédération professionnelle du drone civil (FPDC) ont elles condamné mardi ces survols de centrales nucléaires qu'elles jugent contraires aux "pratiques et engagements" du secteur.
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