François Hollande s'est évertué jeudi soir sur TF1 et RTL à restaurer l'optimisme de ses compatriotes avec quelques annonces sur l'indemnisation des chômeurs proches de la retraite ou le gel des impôts, tout en reconnaissant des "erreurs" politiques ou dans sa vie privée.
Le face à face télévisé de François Hollande avec des Français n'a pas convaincu la presse, qui critique autant la forme que le fond de l'émission de TF1.
Lors de ce face-à-face sans précédent depuis 2012 avec les Français, en "prime time", le chef de l'Etat a promis, face au ras-le-bol fiscal, qu'il n'y aurait aucun impôt supplémentaire pour "qui que ce soit" à partir de 2015.
Sur le front de l'emploi, le grand échec de la première moitié de son quinquennat, il a admis avoir commis une "erreur", promettant dès 2013 l'inversion de la courbe ascendante du chômage, et confirmé qu'il ne se représenterait pas en 2017 s'il ne reculait pas d'ici là.
"Si j'ai pu faire des erreurs, je les reconnais", a aussi concédé le président, interpellé sur sa vie privée. Mais "il y a une intimité à respecter", a souligné le chef de l'Etat, refusant la "vulgarité".
"La réalité est dure pour beaucoup de nos concitoyens, brutale dans le monde", a-t-il reconnu, évoquant les guerres ou le terrorisme. Ainsi, a-t-il confié, l'assassinat d'Hervé Gourdel, l'otage français décapité en septembre en Algérie par des jihadistes, restera comme "le pire jour de mon quinquennat".
Mais en dépit de tous ces drames et difficultés, a plaidé le chef de l'Etat, la "réalité", ce sont aussi "des réussites que je salue dans notre pays". Et de s'élever contre la "déploration", le "dénigrement" et l'"attaque systématique à l'égard de la France" alors qu"il s'agit selon lui du "pays au monde le plus respecté" et "admiré" à l'étranger.
Cravate soigneusement nouée et costume bleu nuit sur une chemise blanche, François Hollande se considère désormais comme "un être normal", à défaut d'être le président "normal" de sa campagne. "Je dois avoir le cuir tanné, je dois être serein, je dois avoir du sang-froid", a affirmé le président, qui a répondu durant 1H45 à un flot de questions tous azimuts créant parfois la confusion.
Pour la deuxième moitié de son quinquennat qui s'ouvre avec cette émission, il a promis d'aller "jusqu'au bout" pour "réformer" la France, sans pour autant multiplier les annonces.
"J'ai fait ce que je devais faire", a-t-il assuré, énumérant la réforme territoriale, la transition énergétique, la formation professionnelle ou le marché du travail. "On va faire toutes les réformes pour nous permettre d'être plus forts", a-t-il poursuivi, citant "la loi Macron, le travail du dimanche, les professions réglementées".
M. Hollande s'est permis une mise au point à l'égard de son Premier ministre Manuel Valls, qui "applique la politique" que le chef de l'Etat a lui-même fixée. Comme un clin d??il au "je décide, il exécute" de Jacques Chirac visant Nicolas Sarkozy le 14 juillet 2004.
Interpellé par une chômeuse de 60 ans, l'un des quatre Français invités à l'interroger, François Hollande a annoncé le retour d'une allocation ainsi que des contrats aidés pour les chômeurs proches de la retraite.
- Contredit par une chef d'entreprise -
Lors de son second face-à-face et tandis qu'il se félicitait d'avoir "mis le paquet" pour simplifier la vie administrative des entreprises, il a été vivement contredit par une chef d'entreprise. "La machine à complexifier n'est pas arrêtée du tout", a-t-elle lancé.
Très critique aussi, un jeune homme originaire des quartiers nord de Marseille et sans emploi malgré une capacité en droit, a asséné : "le modèle universitaire en France est en panne".
"Intitulée "En direct avec les Français", cette émission spéciale s'était ouverte sur une question sur la mort le 26 octobre du jeune militant écologiste Rémi Fraisse, tué lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn). Les résultats d'une enquête "diligentée par le ministre de l'Intérieur" seront connus "d'ici huit jours", a-t-il annoncé.
François Hollande qui affronte la défiance des Français a battu un nouveau record d'impopularité sous la Ve République, avec seulement 12% d'opinions favorables, fin octobre, selon YouGov. Un autre institut, CSA, le donnait stable à 18%.
Dans ces conditions, "ce qui s'est produit peut se reproduire", a-t-il reconnu, évoquant le 21 avril 2002 qui avait vu Jean-Marie Le Pen accéder au deuxième tour de la présidentielle remportée par Jacques Chirac.
Quant à sa candidature à un second mandat, elle reste hypothétique. Ce n'est "pas une question que je me pose", a-t-il assuré, enchaînant sans détour: "Vous avez vu l'état de la popularité qui est la mienne !"
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