Président le plus impopulaire de la Ve République, François Hollande est l'invité ce jeudi soir, pile à mi-mandat, d'une émission télévision spéciale d'une heure trente, exercice au cours duquel il entend annoncer "de nouveaux chantiers" pour tenter de rebondir.
A 20h30, le chef de l'Etat répondra sur TF1 et RTL aux questions de trois journalistes (Gilles Bouleau, présentateur du 20H00 de TF1, Thierry Demaizière, de "Sept à Huit", et Yves Calvi de RTL) et de quatre Français "qui incarnent chacun les grandes questions liées à la crise", a précisé TF1.
Ce sera, pour François Hollande, peu friand de ce genre d'exercice, son second long "prime time" depuis son interview d'un peu plus d'une heure au journal de France 2 le 28 mars 2013.
"C'est la première émission (télévisée, ndlr) spéciale, donc elle est importante, bien sûr, à mi-mandat", a confié François Hollande à des journalistes lors de son déplacement au Canada, où il a rôdé son intervention, déclinant sur tous les tons "les atouts" de la France et appelant les Français à sortir de l?auto-dénigrement.
"Je ne vais pas faire l'émission au Québec" mais "ce que j'ai dit au Québec néanmoins a une portée en France". "Les Français doivent se dire qu'ils ont beaucoup de chance (), beaucoup d'atouts, beaucoup de leviers et c'est à moi de faire en sorte qu'il prennent conscience de leur force", a-t-il estimé.
L'idée est "d'ouvrir le deuxième temps du quinquennat", affirme à l'AFP un de ses conseillers, selon lequel "on n'aura jamais fini d'essayer, de tenter des choses".
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé que la politique de l'emploi de François Hollande était en "échec" à mi-mandat, estimant cependant que le pacte de responsabilité peut encore "marcher".
Au plus bas dans les sondages - seulement 13% des Français jugent positif son bilan à mi-mandat, un score très inférieur à celui de Nicolas Sarkozy dont 52% jugent qu'il aurait fait mieux, selon un sondage BVA pour L'Obs - le chef de l'Etat cherche à renouer un lien direct avec les électeurs. Pas une mince affaire, alors que plus de huit Français sur dix ne souhaitent pas qu'il se présente en 2017, selon une autre étude.
-'Arrêt des dissensions internes entre socialistes'-
M. Hollande va "s'expliquer", sur "les difficultés rencontrées", sur "l'action qui est conduite" et puis "sur la volonté de la poursuite" des "réformes", a expliqué mercredi le porte-parole du gouvernement et proche du président, Stéphane Le Foll.
Selon un sondage Odoxa pour RTL, 57% des Français demandent une accélération du rythme des réformes, 74% sont prêts à faire des sacrifices en ce qui concerne les allocations familiales, 71% sur les minimas sociaux et 64% sur les allocations chômage.
Le président "va annoncer de nouveaux chantiers, des initiatives", assure son entourage. Déclarations sur la politique de la ville et des quartiers, sur les jeunes, le service civique, croient savoir conseillers et membres du gouvernement. Propos aussi sur cette "France qui peut être tentée par la division, voire l'affrontement", quelques jours après les incidents qui ont suivi la mort de Rémi Fraisse, jeune opposant au projet de barrage de Sivens (Tarn).
Si une question est posée sur le navire de guerre Mistral (dont une éventuelle non-livraison par la France à la Russie est source de confusion), il devrait y répondre, selon son entourage.
Parlera-t-il de questions institutionnelles, alors que l'ensemble de la classe politique s'agitait mercredi sur une éventuelle tentation d'instaurer la représentation proportionnelle aux élections législatives ? En août, François Hollande avait dit qu'il était toujours favorable à une dose de proportionnelle.
Lundi, son prédécesseur Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de l'UMP, a fustigé son bilan: c'est "échec sur échec". Le chef de file des députés Front de gauche, André Chassaigne, lui, "ne se fait aucune illusion" sur le contenu de l?émission.
Le président (PS) de la commission des Lois de l'Assemblée Jean-Jacques Urvoas a déjà prévenu que le succès de l'émission dépendrait aussi du comportement de la majorité, notamment de l'arrêt des "dissensions internes" entre socialistes.
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