Les agriculteurs se sentent incompris, accablés par les contrôles et les réglementations. Ils comptent bien le faire savoir mercredi, les organisateurs craignant des débordements malvenus après la mort d'un militant écologiste sur le barrage de Sivens.
Le syndicat majoritaire FNSEA et les Jeunes Agriculteurs avaient appelé dès septembre à cette mobilisation. Depuis les Chambres d'agriculture, qui ont vu leur budget amputé par l?État, se sont greffées à l'action.
Et surtout, entretemps, le barrage de Sivens a ravivé l'exaspération, les agriculteurs de la FNSEA défendant un projet légitime selon eux et destiné à irriguer des terres agricoles.
Des actions étaient attendues dès mardi soir, comme dans le Pas-de-Calais, à Chartres ou dans la Meuse.
- "crise identitaire très grave" -
A Paris, les agriculteurs d'Ile de France distribueront des fruits et légumes gratuitement, à Pau (Pyrénées-Atlantiques) un millier d'agriculteurs et des dizaines de tracteurs sont attendus. Des cortèges similaires seront organisés à Marseille, Nantes, en Rhône Alpes à Bourg-en-Bresse, Valence, en Bretagne à partir de Guingamp, Loudéac et Paimpol et à destination de Saint-Brieuc.
A Carcassonne (Aude), vignerons et céréaliers ambitionnent de bloquer la ville jusqu'à 17H00.
Rencontre avec les collectivités, pétition réclamant des assiettes Made in France dans les cantines, distribution de fumier ou contrôles de la provenance des produits au pied des camions, les actions seront de toutes natures.
A Châlons-en-Champagne, la filière champagne, habituellement absente des manifestations agricoles, sera même de la partie. Un millier de viticulteurs y sont attendus avec un slogan: "Lâchez-nous la grappe" !
Laissez-nous travailler", "Y a le feu dans nos campagnes", des slogans similaires raisonneront ailleurs dans le pays.
"Les paysans dans leur ensemble qui ont une vocation nourricière sont pris dans un carcan économique comme administratif et traversent une crise identitaire très grave", explique à l'AFP Thierry Huet, le président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA)Champagne-Ardenne.
"Ce que nous ressentons, c'est autant une crise morale qu'économique", appuie Xavier Beulin, président de la FNSEA.
La goutte d'eau pour eux a été l'élargissement de la directive nitrates (dérivés des engrais azotés) qui a fait basculer près de 4.000 communes et 63.000 exploitations dans l'illégalité et leur impose des investissements parfois coûteux pour limiter la pollution des eaux et une éventuellement prolifération d'algues vertes dans les eaux de surface.
Pour apaiser les tensions sur ce point, la ministre de l?Écologie Ségolène Royal a pris le soin de publier un communiqué mardi promettant d'appliquer la directive nitrate au plus près, pour éviter des zonages administratifs non justifiés.
- Appel à défiler dans le calme -
Autre revendication: que l?État et les collectivités montrent l'exemple en confectionnant en restauration collective au moins deux plats sur trois à partir de produits français.
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