Les adversaires républicains du président Barack Obama se préparaient mardi à reprendre le contrôle de la totalité du Congrès américain lors des élections de mi-mandat, pour la première fois depuis 2006.
Les électeurs renouvelleront les 435 sièges de la Chambre des représentants, 36 des 100 sièges du Sénat, 36 des 50 gouverneurs d'Etats, et une partie des élus locaux. Des dizaines de référendums et consultations se tiennent également dans les Etats, notamment sur le salaire minimum, la légalisation du cannabis et l'avortement.
Les républicains devraient renforcer leur majorité à la Chambre, selon le consensus des sondeurs, et ils ont plus de 75% de chances de devenir majoritaires au Sénat, selon les prévisionnistes de FiveThirtyEight.com, du New York Times et du Washington Post. Les démocrates pourraient remporter quelques sièges de gouverneurs.
En cas de défaite législative, Barack Obama subirait le même sort que tous ses prédécesseurs depuis Ronald Reagan, contraint de finir son mandat à la Maison Blanche avec les deux chambres du Congrès contrôlées par le parti adverse.
Le président américain, qui passait la journée en réunions à la Maison Blanche, ne devrait pas s'exprimer mardi soir. Lors d'un ultime appel à la mobilisation sur une radio du Connecticut, il a reconnu que la carte électorale était exceptionnellement défavorable aux sénateurs démocrates cette année.
"C'est probablement le pire groupe possible d'Etats pour les démocrates depuis Dwight Eisenhower", a dit Barack Obama sur WNPR.
Le pays aura les yeux rivés sur 10 sénatoriales clés: Caroline du Nord, Kentucky, Géorgie, Arkansas, Louisiane, Kansas, Alaska (perdus par Barack Obama en 2012), New Hampshire, Iowa et Colorado (gagnés par Obama en 2012). Les républicains doivent en remporter six pour atteindre la majorité de 51 sénateurs, et les prévisions les plaçaient en tête dans sept, bien que les sondages restent très serrés.
Les premières tendances pour le Sénat pourraient être connues après la fermeture des bureaux de vote dans le Kentucky (18H00 locales pour la plupart, 23H00 GMT), en Géorgie (0H00 GMT), puis en Caroline du Nord (0H30 GMT) et dans le New Hampshire (01H00 GMT). Mais la soirée électorale pourrait être longue, sans compter la possibilité de seconds tours en Louisiane et Géorgie, respectivement le 6 décembre et le 6 janvier.
- Coopération ou affrontement? -
La relative impopularité de Barack Obama a handicapé les candidats, qui craignent une abstention record. Ni la baisse du chômage à 5,9%, au plus bas depuis six ans, ni la robuste croissance, 3,5% au troisième trimestre, ne sont mises à son crédit. La réforme du système de santé a permis à des millions d'Américains de souscrire une couverture maladie, mais "Obamacare" reste la cible favorite des conservateurs et du Tea Party.
L'accumulation de controverses et scandales (révélations sur l'agence d'espionnage NSA, ciblage politique par le fisc, dysfonctionnements des hôpitaux militaires, afflux d'immigrés clandestins à la frontière mexicaine, contaminations d'infirmières américaines par Ebola), et de crises à l'étranger (Ukraine, Syrie) n'ont fait que renforcer la perception d'un manque de "leadership" à la Maison Blanche.
"Si les démocrates dépassent les attentes et gardent le Sénat, cela signifie que la composition démographique des Etats-Unis ne correspond pas au parti républicain dans sa forme actuelle", analyse Daniel Paul Franklin, professeur à Georgia State University. "Si les républicains font mieux que prévu, et gagnent largement le Sénat, il va falloir que les démocrates repensent sérieusement leur politique, y compris Obamacare".
L'alternance au Congrès aggraverait-elle la paralysie politique à Washington, ou initierait-elle une nouvelle ère de compromis?
Le sénateur appelé à devenir chef de la majorité républicaine en cas de victoire, Mitch McConnell, a annoncé qu'il voulait que les deux prochaines années soient productives pour les priorités républicaines: réforme fiscale, déverrouillage de la production pétrolière, construction de l'oléoduc Keystone XL, et remise en cause de certains volets de la réforme du système de santé, "Obamacare".
Mais le parti républicain est notoirement divisé, et les élus du Tea Party, comme le sénateur texan Ted Cruz, n'ont pas l'intention de tendre la main aux démocrates. Ted Cruz prêche ainsi pour une abrogation totale d'Obamacare, un rêve illusoire, selon Mitch McConnell, qui a rappelé que Barack Obama conservait son pouvoir de veto.
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