Le temps où les ouvriers des CMN étaient au chômage partiel, à Cherbourg, peut paraître lointain. Ce mardi 4 novembre, la France et l'Arabie Saoudite ont signé à Ryad un important contrat d'armement, d'un montant total de 2,4 milliards d'euros. Il porte sur des hélicoptères, missiles, véhicules ou encore patrouilleurs destinés en réalité au Liban, en proie à une situation géopolitique tendue, face à la montée en puissance des islamistes radicaux de Daesh.
Production dès 2015
Ce contrat cadre déclenche donc un certain nombre de contrats signés par des entreprises françaises. CMN va ainsi livrer trois patrouilleurs, sur le modèle de la Combattante FS56 présentée au salon Euronaval en 2012. "Ces trois navires seront entièrement construits à Cherbourg, précise Pierre Balmer, directeur. Le contrat devrait être signé avant la fin de l'année, pour une construction lancée au tout début 2015". L'ensemble du contrat signé avec l'Arabie doit être livré d'ici trois ou quatre ans.
Pierre Balmer indique que le contrat qui concerne directement CMN représente "10% de la valeur totale du contrat signé par la France", soit environ 240 millions d'euros. C'est plus que le très médiatique contrat signé en septembre 2013 avec le Mozambique. "Celui là portait sur trente bateaux, dont une grande partie de chalutiers, plus simples à réaliser. Pour le Liban, le modèle de patrouilleur est plus sophistiqué".
D'autres contrats à suivre
Le contrat cadre devrait être signé par le ministre des finances de l'Arabie Saoudite et l'Odas, société créée par l'Etat français pour développer les exportations dans le domaine de la Défense. L'homme qui dirige l'Odas n'est autre qu'Édouard Guillaud, préfet maritime de l'arrondissement Manche-Mer du Nord de 2004 à 2006, alors en poste à Cherbourg. "Je souligne d'ailleurs son professionnalisme et l'implication de l'Odas" note Pierre Balmer, qui indique aussi que si les CMN se portent bien aujourd'hui, "ce n'est pas le fruit du hasard ou de la politique mais bien grâce à la capacité de l'entreprise à proposer des produits intéressants qui répondent aux besoins des grandes marines du monde".
Des délégations étrangères se sont d'ailleurs montrées intéressées lors du salon Euronaval qui s'est déroulé la semaine passée à Paris. "Il devrait indéniablement y avoir des retombées, en particulier des pays du Golfe Arabique et d'Amérique du Sud". Les CMN pourraient également signer d'autres contrats "look Mozambique", c'est à dire un important lot de navires, dans les prochains mois. Cependant, Pierre Balmer ne s'avance pas sur les chiffres de l'embauche chez CMN, malgré un plan de charge qui se remplit. "J'ai trop souvent entendu de grandes annonces sans effets, je me garde donc de faire des promesses".
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