Ce jeudi 30 octobre lors des questions au gouvernement, la parlementaire ornaise est revenu sur cette question.
Question de Nathalie Goulet : Madame la ministre Fioraso, le Conseil d'État vous a infligé un revers légitime en suspendant la suppression des bourses au mérite, rétroactive et injuste. Félicitations aux deux jeunes filles de Flers qui ont réuni 11 000 signatures pour l'association « Touche pas à ma bourse, je la mérite », et obtenu, par le recours que je leur ai suggéré, la suspension de votre mesure. Le principe de récompense au mérite semble vous poser problème. Ainsi, un hebdomadaire titrait : « Cette gauche qui n'aime pas le mérite ». Quelles sont vos intentions, madame la ministre ? Cette bourse sous conditions de ressources motivait de très bons élèves. N'est-ce pas un très mauvais pari sur la jeunesse que de la supprimer ?
Réponse de Geneviève Fioraso, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche : Le Conseil d'État s'est prononcé sur la forme. En attendant sa décision sur le fond, nous avons rétabli les bourses de première année ; cela représente un effort de 15 millions d'euros, sur un total de 39 millions. Notre décision n'avait rien d'idéologique : assez de faux procès. Nous sommes pour le mérite, mais aussi pour l'évaluation des mesures. Douze ans après la création de ces bourses par Claude Allègre, nous avons revu l'ensemble des aides aux étudiants avec les organisations étudiantes. Le constat est implacable : le système éducatif français est le plus inégalitaire de l'OCDE. Il n'y a toujours pas plus d'un étudiant sur quatre à être issu d'un milieu modeste. Ce n'est plus la reproduction sociale, c'est la dégradation sociale ! Il faut agir dès le début de la scolarité, d'où les 60 000 recrutements et le rétablissement de la formation professionnalisante des maîtres. Quand M. Allègre a mis en place ces bourses au mérite, il n'y avait que 3 % des bacheliers à avoir la mention très bien ; on en est à 12 %. Avec dix ans de recul, on voit que la mesure n'a pas eu d'impact. Mme Pécresse elle-même avait réduit de 20 % à 2 % la proportion d'étudiants bénéficiant de ces bourses. Nous avons préféré investir 458 millions pour les bourses sur critères sociaux.
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