EDF a annoncé mercredi 29 octobre avoir déposé plainte contre X après le survol de plusieurs centrales nucléaires françaises par des drones, ces petits hélicoptères télécommandés le plus souvent équipés de caméras.
Le premier survol a eu lieu le 5 octobre au dessus du site de Creys-Malville en Isère. La majorité des vols a eu lieu dans la semaine du 13 au 20 octobre, au-dessus des centrales de Gravelines (Nord), Cattenom (Moselle), du Blayais (Gironde), du Bugey (Ain), de Chooz (Ardennes) et de Nogent-sur-Seine (Aube). "Ces survols ont été "sans conséquences sur la sûreté ni le fonctionnement des installations", selon EDF, qui ne cite pas la centrale nucléaire de Flamanville parmi les sept centrales concernées.
L'ONG environnementale Greenpeace, qui avait revendiqué un survol en paramoteur de la centrale du Bugey en 2012, et celui du centre de retraitement de déchets d'Areva La Hague en 2011, assure ne pas être à l'origine de ces drones. L'association recense 10 sites survolés en France en octobre 2014. Selon Greenpeace, certains survols auraient été réalisés simultanément sur différentes centrales "ce qui témoigne d'une opération de grande envergure". "Ce qui se passe avec ces nombreux survols est très inquiétant. Nous demandons au Haut fonctionnaire de défense et de sécurité une enquête sur la sécurité aérienne des sites nucléaires" indique l'organisation sur son site.
Une enquête judiciaire est ouverte.
Sûreté nucléaire en Cotentin
En décembre 2013, le livre blanc sur la sûreté nucléaire en Cotentin, publié par les trois CLI (commissions locales d'information) de Flamanville, Areva et l'Andra, posait justement la question des mesures de sécurité pour prévenir tout crashs d'avions ou survols.
Dans le document complet, on apprend que "le PC de chaque centrale nucléaire française possède une ligne directe avec le centre national des opérations aériennes de Lyon Mont-Verdun, pour rapporter tout vol visiblement trop bas ou trop près du site (...) l’armée de l’air peut faire intervenir des chasseurs en alerte, voire dévier un chasseur de sa mission planifiée, pour lui faire intercepter un contrevenant". Les membres de la CLI constataient toutefois que "il y a interception mais après le survol de la zone interdite. La protection aérienne est beaucoup plus développée dans la vallée du Rhône que dans le Nord Cotentin".
Dans la pratique, une zone d'interdiction de survol est instaurée au-dessus de la centrale de Flamanville, un rayon de 5 kilomètres et 1000 mètres d'altitude. Seuls des aéronefs des services de l'Etat peuvent y voler, ou ceux ayant obtenu une autorisation avec un préavis minimum de 48h. Même règle sur Areva-La Hague. Plusieurs radars sont aussi implantés sur la presqu'île du Cotentin.
DOCUMENT - Retrouvez en pièce-jointe la synthèse du Livre Blanc sur la sûreté nucléaire
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