Les repreneurs potentiels de l'emblématique fabricant alsacien de chariots Caddie, qui prévoient le maintien d'un tiers de ses 383 emplois, disposent ce lundi d'une deuxième chance pour convaincre la justice de la viabilité de leur projet.
Le tribunal de commerce de Paris avait accordé lundi dernier un sursis d'une semaine à Caddie pour que son ancien directeur général, Stéphane Dedieu, qui porte le projet de reprise, puisse présenter les garanties financières nécessaires pour sauver le groupe.
"Nous avons honoré notre parole", a affirmé vendredi à l'AFP l'ancien directeur général. Selon lui, la somme de 1,7 million d'euros a été déposée sur un compte en France comme l'avait exigé le tribunal.
La société alsacienne, qui appartient à Altia Industry, en redressement judiciaire depuis août, avait frôlé la liquidation lors de cette audience, comme l'a reconnu la syndicaliste Dominique Goetz, déléguée CFE-CGC, qui avait souligné l'attitude "conciliante" du juge.
Mais pour effectuer ce virement, les actionnaires ont été contraints de redistribuer les cartes. Exit la société russe Step, distributeur de Caddie en Europe de l'Est, qui devait initialement prendre 25% de Caddie. Elle s'est finalement retirée "pour des questions administratives" qui l'empêchaient de transférer "l'argent depuis la Russie en quelques jours", a expliqué M. Dedieu.
Pour compenser la sortie de Step, l'ancien directeur général a porté sa participation au capital de 51 à 65%.
L'italien Bertoldi, distributeur de Caddie depuis 1961, passera de 14 à 25% et l'allemand Shopbox, spécialisé dans l'entretien et la maintenance des chariots, restera à 10%.
"Nous avons espoir et nous comptons sur la bienveillance des juges pour comprendre qu'il faut sauver Caddie, qui est une société emblématique qui ne doit pas disparaître", a affirmé M. Dedieu, lui-même propriétaire de la société Hebeco, un des fournisseurs du fabricant de chariots.
Le projet de reprise prévoit de ne conserver que 128 salariés sur 383, dont 105 sur le site historique du groupe à Drusenheim, à proximité de Strasbourg, et 23 sur le site de revêtement industriel de Oberhausbergen.
Les repreneurs potentiels se sont déclarés prêts à apporter 6 millions d'euros "pour faire redémarrer la société", a expliqué l'ancien directeur général. Ils visent un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros pour l'année prochaine, soit moins de la moitié des 37 millions d'euros de ventes réalisées par le groupe en 2013.
Ces chiffres témoignent du redimensionnement des activités voulu par les repreneurs: "nous allons nous concentrer sur la grande distribution et l'équipement de magasins et mettre en sommeil l'activité de chariots pour hôtel et hôpitaux", a annoncé M. Dedieu.
En 2009, Caddie employait encore 750 personnes et réalisait un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros.
Les repreneurs potentiels se sont aussi engagés à ne pas effectuer de licenciement économique pendant deux ans et ont garanti des droits de reprise aux employés licenciés.
S'agissant des offres de reprise des autres sociétés du groupe Altia Industry en redressement judiciaire, le tribunal de commerce a fixé la prochaine audience au 3 novembre.
Deux autres grandes divisions du groupe sont principalement concernées: Altia Structures, qui fabrique notamment des cabines de tracteurs, et Altia Technology, sous-traitant pour le secteur automobile.
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