Une quinzaine de supporteurs niçois ont été interpellés samedi à l'occasion du match Nice-Bastia comptant pour la 10e journée de Ligue 1 de football, a indiqué à l?AFP Marcel Authier, directeur départemental de la sécurité publique des Alpes-Maritimes.
Les premières interpellations ont eu lieu avant même la rencontre, lorsqu'une dizaine de personnes ont été arrêtées après des outrages et des dégradations dans une navette de bus.
Les incidents les plus sérieux se sont cependant produits à la fin de la rencontre: alors qu?une bagarre intervenait au coup de sifflet de final entre joueurs adverses, une centaine de supporters niçois ont envahi la pelouse de l'Allianz Arena de Nice, a constaté l'AFP.
Les intrus sont retournés dans le virage des Ultras Populaire Sud, un secteur du grand stade déjà sanctionné jeudi par la commission de discipline de la LFF d?une fermeture pour un match restant à fixer par la commission des compétitions, pour des jets de projectiles lors du match Nice-Bordeaux (1-3).
"Il n?y a pas eu de confrontation avec la police. Les forces de l'ordre ont protégé les joueurs pour les aider à sortir du terrain. En revanche, à ce moment-là, certains supporters se sont battus entre eux. Il y a eu quelques blessés légers et quatre personnes interpellées", a expliqué M. Authier.
L?envahissement du terrain était "totalement inattendu" et "aucune raison ne laissait penser qu?il pourrait l?être, sans quoi des effectifs de stadiers ou de policiers auraient été prévus en conséquence", a-t-il ajouté.
Ces incidents sont intervenus alors que, dans la semaine, le ministère de l?Intérieur avait interdit tout déplacement de supporters entre la Corse et Nice et la préfecture des Alpes-Maritimes avait banni "le port, la détention ou l?utilisation de tout objet ou vêtement aux couleurs du club du SC Bastia".
Or, selon les dirigeants niçois, ces incidents auraient été provoqués par l?irruption du gardien remplaçant bastiais Jean-Louis Lecca, un drapeau corse à bout de bras.
"Oui, Jean-Louis Leca avait un drapeau corse. Et alors, est-ce une insulte? Dans tous les stades au monde, des gens ont le drapeau de leur club, de leur ville ou de leur pays. Je ne vois pas le rapport avec les incidents", a cependant estimé le président bastiais Pierre-Marie Geronimi. "Je ne veux pas jeter de l?huile sur le feu mais si on avait vu le 10éme de cela à Furiani, on en parlerait déjà dans les ministères", a-t-il encore lancé.
"Quand on est sur le banc d'un club et qu?on sait que c?est un derby, il faut éviter les provocations. J?étais dans le vestiaire des arbitres quand Jean-Louis Leca a été convoqué. Il a expliqué qu?il ne se rendait pas compte de ce qu?il faisait. Un match ne doit pas se terminer comme ça", a regretté de son côté le président niçois Jean-Pierre Rivère.
Le capitaine azuréen, Didier Digard, a quant à lui défendu les supporteurs niçois qui auraient été "provoqués". Et "quand j?ai essayé d?arrêter le gardien remplaçant, il a couru pour que tout le monde le voit avec son drapeau", a-t-il raconté.
Le député-maire de Nice Christian Estrosi, a égalemnt souhaité que "la provocation dont a fait preuve un membre du club de Bastia soit sanctionnée par les autorités du football".
Ces incidents posent de nouveau la question de la sécurité du grand stade azuréen, théâtre de matches du prochain Euro-2016. Peu après son inauguration fin septembre 2013, des supporters stéphanois avaient escaladé les barrières de séparation pour tenter d?aller en découdre avec les spectateurs niçois, jetant sur la pelouse des centaines de sièges.
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