Une rixe entre deux clans de Roms installés dans un campement illégal à Toulouse s'est terminée dans le sang vendredi avec un mort et plusieurs blessés, lors d'affrontements à l'arme blanche et armes à feu.
"Il y aurait eu une rixe entre des familles rivales pour une obscure raison tout à fait secondaire de parking", a indiqué le procureur de la République à Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, lors d'un point de presse. "Les choses auraient dégénéré en violences à mains nues, puis avec armes blanches et armes à feu".
"Deux hommes ont été transportés à l'hôpital de Rangueil et l'un d'eux vient de décéder", a-t-il ajouté, évoquant également "deux blessés légers".
Un premier bilan de source policière faisait état de "trois à cinq blessés, dont un au pronostic vital très engagé" lors de la rixe qui s'est produite au Chemin Carrosse dans le quartier de Montaudran.
Selon le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, "il s'agit d'un campement illégal à Montaudran: ce problème dure depuis 2012", a-t-il dit dans un tweet. "Nous avons engagé un processus depuis plusieurs mois, une enquête sociale pour apporter des solutions".
"On ne sait pas ce qui a déclenché cette dispute", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone, alors qu'il venait de visiter les lieux, un campement qui regroupe selon lui "entre 200 et 250 personnes".
M. Moudenc se trouvait sur les lieux des affrontements en fin de journée, accompagné du préfet Pascal Mailhos, du maire du quartier, Marie-Pierre Chaumette, et de la députée Laurence Arribagé.
"Ce problème-là, nous l'avons dans plusieurs endroits à Toulouse", a souligné le maire UMP.
- Un camp menacé de démantèlement -
M. Moudenc s'est dit favorable au "démantèlement de ces occupations illicites" et préconise une "procédure de relogement".
Le camp de Montaudran est installé sur un parking abandonné au bord du périphérique. Les Roms vivent dans des cabanes de fortune ou des caravanes au milieu de voitures désossées.
En octobre 2013, une importante opération policière avait ciblé ce camp toulousain dans le cadre d'une enquête judiciaire menée sur des vols de métaux.
Au début du mois, un rapport publié par une ONG, le Forum européen des Roms et des gens du voyage (FERV) basée à Strasbourg, dénonçait la "réticence" de plusieurs Etats européens à lutter contre le racisme anti-Roms et à prendre des mesures pour améliorer la vie quotidienne de ces gens du voyage installés un peu partout sur le Vieux continent.
Le FERV notait que la situation de cette minorité, venue en Europe du Penjab (Inde) au XIVe siècle -et dont des groupes continuent à pratiquer un dialecte issu du Penjabi- n'était "pas meilleure aujourd'hui qu'il y a 40 ans".
Plusieurs pays pratiquent ouvertement une politique anti-Roms, dont la Hongrie, mais aussi la Macédoine, la Roumanie, confirme le rapport. En France, plusieurs élus nationaux mais aussi locaux, rappelle le FERV, ont tenu des propos anti-Roms.
Début octobre à Paris, plus de 500 personnes avaient manifesté dans le cadre de la "Roma Pride" pour demander "un coup d'arrêt à la discrimination dont ils sont l'objet".
Lors du dernier remaniement ministériel, un spécialiste de l'action sociale très estimé, Sylvain Mathieu, a été nommé délégué interministériel chargé des sans-abris, des mal-logés et des Roms.
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