Un policier était vendredi en garde à vue, à Toulouse, pour avoir tué d'une balle un jeune braqueur de supérette dans le centre de la ville, où l'enquête doit déterminer si l'agent a pu agir en état de "légitime défense".
Vers 06H00, une homme d'une vingtaine d'années a fait irruption dans le magasin Carrefour city où s'activaient des employés, une heure avant l'ouverture du commerce, tout près des halles couvertes du quartier Saint-Cyprien, habituellement tranquille.
Moins d'une demi-heure plus tard, le jeune braqueur était tué d'une balle dans la poitrine par un des policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), en civil, arrivés les premiers sur les lieux.
Sur place, une source policière a expliqué aux journalistes que le jeune homme, noir, décédé, avait une vingtaine d'années et habitait le quartier populaire du Mirail.
Selon les premiers éléments de l'enquête, il voulait voler la caisse et aurait frappé un employé, tandis qu'un autre appelait les secours.
Aucun élément n'a pu être obtenu à la mi-journée auprès du parquet. Le policier ayant tiré était en effet entendu par les enquêteurs du Service régional de police judiciaire (SRPJ) et de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, police des polices).
Mais les syndicalistes policiers ont, eux, longuement exposé leur version de l'affaire, à 100 m des lieux du drame.
Le secrétaire régional du syndicat UNSA police, Cédric Delage, a assuré à l'AFP que le jeune homme avait "mis en joue un fonctionnaire de police". "En légitime défense, le fonctionnaire a alors tiré une fois sur le braqueur armé qui, atteint au thorax, est décédé dans la demi-heure qui a suivi".
Une source à la direction générale de la police nationale (DGPN) a expliqué de son côté que le malfaiteur avait "pointé son arme vers les policiers" et que "l'un d'eux avait tiré à deux reprises".
"Apparemment, il n'y a pas eu échange de tirs", a rapporté un autre syndicaliste policier, Luc Escoda, secrétaire régional d'Alliance.
- 'Pas grand-chose à voler' -
L'AFP n'a pu obtenir d'indication précise sur la nature de l'arme, réelle ou factice, en possession du braqueur.
Apparemment désemparé, le gérant du magasin, Luis Ribero, 40 ans, a assuré à l'AFP qu'il "n'y avait quasiment rien à voler, juste le fond de caisse".
"Il y a des caméras dans le magasin, les policiers sont en train de rassembler les données", a précisé ce gérant, absent au moment du braquage et de l'homicide. Les quatre employés qui étaient là ont, eux, "été conduits à l'hôpital pour une prise en charge".
"Aïe aïe aïe, un si jeune homme", lâchait une passante, apprenant la mort du braqueur, tandis qu'au bar voisin, Gérard, 57 ans, lançait un laconique: "ça ne me fait ni chaud ni froid. Il a perdu: ce sont les risques du métier de braqueur".
Devant les caméras, le syndicaliste d'UNSA Police a fait valoir que "la légitime défense, c'est extrêmement compliqué". "Il faut que le policier subisse une attaque injustifiée, actuelle, réelle. Il peut alors accomplir un acte nécessaire pour sa survie, simultané et proportionné: un policier doit avoir tout ça en tête au moment même où il réagit".
M. Delage a décrit le policier ayant tiré comme "un agent très professionnel, sans aucune casserole". Et le jeune homme tué comme "un individu connu des services de police pour différents délits".
Et comme d'autres syndicalistes policiers, il a insisté sur l'idée que "la délinquance est en hausse depuis une dizaine d'années" tandis que "les effectifs et budgets de la police nationale baissent, en Haute-Garonne".
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