"Il n'y avait pas grand-chose à voler", selon son gérant, dans la supérette du centre de Toulouse où un jeune braqueur a été tué d'une balle dans la poitrine par un policier, vendredi matin tôt, avant l'ouverture du commerce.
Sur place, une source policière a expliqué aux journalistes que le jeune homme noir décédé avait une vingtaine d'années et habitait le quartier populaire du Mirail.
Vers 06H00, il avait fait irruption dans le magasin Carrefour city où s'activaient des employés avant l'ouverture, quasiment en face des halles couvertes du quartier Saint-Cyprien, dans la petite rue Varsovie où est situé l'hôpital Ducuing.
Voulant apparemment voler la caisse, le jeune homme aurait frappé un employé, tandis qu'un autre appelait des secours, selon la police.
Quatre fonctionnaires de la Brigade anticriminalité (BAC), alertés, sont arrivés les premiers sur les lieux, en civil, a rapporté sur place le secrétaire régional du syndicat UNSA police, Cédric Delage.
Selon lui, le jeune homme a d'abord "mis en joue un fonctionnaire de police. En légitime défense, le fonctionnaire a alors tiré une fois sur le braqueur armé". L'AFP n'a pu obtenir d'indication précise sur la nature de l'arme, réelle ou factice, en possession du braqueur.
"L'individu, atteint au thorax, est décédé dans la demi-heure qui a suivi", a affirmé M. Delage.
"La légitime défense, c'est extrêmement compliqué", a aussitôt fait valoir le syndicaliste. "Il faut que le policier subisse une attaque injustifiée, actuelle, réelle. Il peut alors accomplir un acte nécessaire pour sa survie, simultané et proportionné: un policier doit avoir ça en tête au moment même où il réagit".
Le jeune homme tué était connu des services de police pour plusieurs délits, selon la même source. Apparemment désemparé, le gérant du magasin, Luis Ribero, restait vendredi matin à la terrasse du café voisin. "Il y a des caméras dans le magasin, les policiers sont en train de rassembler les données", a-t-il expliqué à l'AFP.
- "Aïe aïe aïe, un si jeune homme" -
"Il n'y avait quasiment rien à voler, juste le fond de caisse dans le magasin, a-t-il répété. Tout est vidé chaque jour. Ce braquage, c'était prendre des risques pour pas grand-chose"
Témoins du braquage et de l'homicide, ses "quatre employés ont été conduits à l'hôpital pour une prise en charge", a expliqué le gérant, absent au moment des faits.
"Beaucoup de Carrefour city ont déjà été braqués. On avait formé le personnel notamment pour lui dire de ne pas s'interposer", a-t-il précisé.
Dans la matinée, à l'heure d'affluence au marché voisin, les habitants vantaient "un quartier très convivial", "très calme". "Mais ce braquage ne surprend pas" a expliqué Claude, 62 ans, lui-même ancien commerçant, "parce qu'il y a eu une agression récemment dans une autre supérette et à la Poste aussi".
"Aïe aïe aïe, un si jeune homme", commentait une femme, en apprenant la mort du braqueur. Mais à une terrasse voisine, Gérard, 57 ans, lançait un laconique: "Il a perdu, ce sont les risques du métier de braqueur".
Près des lieux du drame, le syndicaliste Cédric Delage a longuement plaidé la cause de la police devant les caméras. Décrivant le policier ayant tiré comme "un agent très professionnel, sans aucune casserole", il a affirmé que "la délinquance est en hausse depuis une dizaine d'années mais qu'a contrario, les effectifs et les budgets de la police nationale baissent en Haute-Garonne".
De même, un porte-parole du syndicat Unité SGP-FO police, Didier Martinez, a fait état de "plusieurs braquages ces derniers temps. On est un peu sur les dents, même si certains braquages ont été commis avec des armes factices".
Un braquage de supermarché avait ainsi eu lieu jeudi à Tournefeuille, commune limitrophe de Toulouse. Plusieurs malfaiteurs étaient repartis avec un butin dont le montant n'a pas été révélé.
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