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Arcueil (France) (AFP). Banques alimentaires: demande qui explose, dons en perte de vitesse

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Arcueil (France) (AFP). Banques alimentaires: demande qui explose, dons en perte de vitesse
Collecte de provisions par des bénévoles de la banque alimentaire du Calvados le 24 novembre 2006 dans une grande surface à Caen - AFP/Archives
Trente ans après leur création, les banques alimentaires sont "en guerre". Le nombre de bénéficiaires explose tandis que l'aide des pouvoirs publics s'amenuise, contraignant ces associations d'aide aux démunis à trouver sans cesse de nouveaux donateurs. Au petit matin, dans les sous-sols du Monoprix de la porte de Châtillon, l'un des plus grands de Paris, Vincent, policier à la retraite, presse le pas. "Il ne faut surtout pas briser la chaîne du froid. La tournée se fait dans l'urgence", lâche le bénévole, caractère bien trempé et gouaille intarissable, qui ?uvre pour la Fédération française des banques alimentaires depuis deux ans. Au volant de sa camionnette blanche, il se rend chaque jour dans une quinzaine de magasins de la région parisienne récupérer les denrées retirées des rayons car leur date de péremption approche ou que l'enseigne sait qu'elle ne pourra les écouler. 400 à 500 kilos sont ainsi ramassés quotidiennement par son équipe, près d'une tonne les meilleurs jours, à l'approche des fêtes de fin d'année. La législation européenne, très stricte en matière de sécurité alimentaire, "oblige à retirer toujours davantage de produits de nos rayons", explique Marie-Pasteur Horace, sous-directeur du Monoprix-Châtillon. "Sans les Banques, tout partirait à la poubelle". - 186 millions de repas - Lutter contre le gaspillage et venir au secours des démunis: un appel lancé le 13 mars 1984 par une religieuse du Sacré-C?ur, s?ur Cécile Bigo, dans le quotidien La Croix. Sous son impulsion, un banquier, Bernard Dandrel, et cinq associations (Secours Catholique, Emmaüs, Armée du Salut, Entraide d'Auteuil et Entraide protestante), créent le 24 octobre la première banque alimentaire. Trente ans plus tard, on en dénombre 100 en France, 256 en Europe. A l'inverse des Restos du C?ur ou du Secours populaire, elles ne reçoivent aucune aide financière du grand public, mais des dons en nature de l'Union européenne, de l?État, de grandes et moyennes surfaces, d'industries agroalimentaires, de petits producteurs et de particuliers lors d'une grande collecte annuelle organisée le dernier week-end de novembre. Au total, elles distribuent 93.000 tonnes de denrées, soit l'équivalent de 186 millions de repas, à 5.300 associations qui ventilent ensuite les produits auprès d'1,4 million de démunis. La plupart d'entre eux ne vivent pas dans la rue mais sont "des travailleurs pauvres, des femmes isolées, des retraités", explique Pierre Ruban, président de la banque alimentaire d'Île-de-France. La demande a explosé ces dernières années: +25% en cinq ans sur l'ensemble du territoire, +15% dans les Bouches-du-Rhône sur les douze derniers mois. "Nous sommes toujours en guerre pour trouver de nouveaux donateurs", relève Pierre Ruban. D'autant que les dons des pouvoirs publics (UE et État) qui représentent jusqu'à 60% de l'approvisionnement dans certaines banques, a diminué de 10% entre 2013 et 2014. En cause, une aide européenne répartie non plus sur 21 pays mais sur 28 à travers un nouveau programme, le Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD). - les épiceries sociales menacées - Autre problème pour le collectif, l'Union européenne impose désormais que les produits soient délivrés gratuitement. Or les 700 épiceries sociales qui s'approvisionnent auprès des banques ont toujours revendu les denrées à un dixième de leur valeur. "Il ne s'agit pas de dégager un profit", soupire Yvette, à la tête d'un petit magasin associatif, La Boutique, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). "On ne veut pas maintenir les gens dans l'assistanat. Le fait de verser une petite contribution leur permet de garder leur dignité", explique l'ancienne directrice d'école. Yvette, qui n'a plus accès aux dons de l'Union européenne, recevra cette année moins de 30 tonnes de denrées de la banque contre 45 par le passé. L?État s'est engagé à verser une aide aux épiceries sociales pour combler ce manque mais seulement pour 2014. "On ne sait pas ce qui va se passer après. A terme, leur existence est menacée", s'inquiète Gaëtan Lassale, l'un des responsables de la Fédération. Ce nouveau système est "suicidaire" renchérit Jacques Ansquer, président de la banque alimentaire des Bouches-du-Rhône. "Il va encore falloir courir après les subventions alors que le modèle fonctionnait parfaitement", déplore-t-il. - Rester en dehors du circuit financier - Trouver des parades pour répondre à l'urgence, un défi permanent pour le collectif des banques. A l'étroit dans ses locaux historiques d'Arcueil (Val-de-Marne), l'antenne d'Ile-de-France a ouvert mardi un second entrepôt de 2.000 m2, doté de gigantesques chambres froides, dans le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). "L'objectif est de se rapprocher des grandes surfaces du nord de la région parisienne et d'optimiser au maximum les collectes", explique Pierre Ruban. Reste à savoir si cela sera suffisant. "On fait le maximum, mais cela ne permettra pas de contenter tout le monde", reconnaît-il. C'est pourquoi des voix s'élèvent pour moderniser le réseau. "On nous donne parfois des produits qui ne répondent pas aux besoins des populations locales. Ils sont in fine détruits, ce qui nous coûte très cher", explique un membre de la Fédération sous couvert d'anonymat. Il propose de créer une structure au niveau de chaque département qui achèterait des denrées pour le compte des mouvements associatifs dédiés à l'aide alimentaire. Un moyen de rester hors du circuit financier - "un principe non négociable" pour les banques -, et d'être "au mieux préparé aux aléas futurs", souligne-t-il.

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