Les craintes d'une propagation de l'épidémie d'Ebola se sont fait de plus en plus pressantes jeudi, les appels se multipliant en Europe et aux Etats-Unis notamment pour vérifier les contrôles au départ des pays africains les plus touchés par le virus.
Pour tenter de limiter la propagation d'Ebola, qui a déjà fait près de 4.500 morts, 15 pays africains frontaliers ou proches de la zone la plus touchée vont bénéficier d'une aide accrue, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'Union européenne va de son côté "immédiatement procéder à une vérification" de l'efficacité des contrôles anti-Ebola mis en place dans les aéroports des trois pays africains les plus touchés par l'épidémie (Liberia, Guinée et Sierra Leone), a annoncé jeudi le commissaire européen à la Santé, Tonio Borg.
Cet audit sera mené en coopération avec l'OMS, dans le but de renforcer les contrôles si nécessaire, et de permettre une meilleure traçabilité de possibles porteurs du virus.
Aucun consensus ne s'est en revanche dégagé pour la mise en place de contrôles aux points d'entrée dans l'UE, comme Londres et Paris ont décidé d'en instaurer. Le dispositif sera effectif à partir de samedi dans l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle.
Attention à ne pas donner "un faux sentiment de sécurité" ni à "faire preuve d'ostracisme" avec ce type de contrôles, a cependant mis en garde l'OMS, en relativisant leur efficacité. "La prise de température des voyageurs ne stoppe de toute façon que ceux qui ont des symptômes à ce moment. Ces symptômes peuvent se déclarer après le passage de la douane et l'entrée sur le territoire", a souligné une responsable de l'organisation.
- Cas suspects -
De nombreux pays font face à l'apparition de cas suspects et les mises en quarantaine de personnes malades se sont multipliées ces dernières heures.
A Madrid, un passager d'Air France, pris de tremblements pendant un vol en provenance de Paris, a été soumis à un contrôle médical à l'atterrissage d'un avion de la compagnie aérienne, suivant le protocole d'urgence pour Ebola.
Toujours en Espagne, un missionnaire en provenance du Liberia et appartenant au même ordre que deux religieux espagnols rapatriés en août et septembre et décédés des suites d'Ebola, devait être hospitalisé jeudi à Madrid pour cause de fièvre.
En France, une infirmière ayant traité une personne atteinte du virus et souffrant d'une "fièvre suspecte", a également été hospitalisée près de Paris. Les résultats des premiers tests sont négatifs.
Au Liberia, la ministre des Transports, Angela Cassell-Bush, s'est volontairement placée en quarantaine à la suite du décès de son chauffeur personnel, du virus Ebola.
A Dubaï, un passager qui arrivait du Liberia via le Maroc, a été placé en quarantaine en raison de symptômes suspects. Le Maroc, l'un des rares pays à avoir maintenu ses liaisons aériennes directes avec les principaux foyers de l'épidémie en Afrique de l'Ouest, a annoncé un "plan national" pour "empêcher l'entrée du virus Ebola" dans le royaume.
- Mesures additionnelles -
Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires étaient pour leur part sur la sellette en raison de manquements après les contaminations de deux infirmières à Dallas, là où est décédé un patient libérien atteint du virus.
Les responsables de santé publique des Etats-Unis ont toutefois tenté de rassurer les Américains, le docteur Thomas Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), défendant devant des parlementaires très incisifs les mesures mises en place pour stopper l'épidémie.
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