Souffrant d'une "fièvre suspecte", une infirmière a été admise jeudi à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris, mais les premiers tests sur sa personne se sont révélés "négatifs".
La soignante faisait partie de l'équipe médicale en charge de l'infirmière de MSF soignée après avoir contracté le virus Ebola au Liberia.
Des premiers tests réalisés sur des prélèvements sanguins se sont révélés "négatifs", a affirmé dans la soirée une source proche du dossier, mais d'autres tests doivent encore être réalisés pour exclure définitivement une infection par Ebola.
Elle avait été conduite à Bégin en début d'après-midi car elle souffrait d'une fièvre prolongée supérieure à 38 degrés, a informé une source proche du dossier.
Selon plusieurs sources, elle appartenait à l'équipe de l'hôpital en charge du seul cas d'Ebola soigné en France jusqu'à présent: l'infirmière de MSF rapatriée du Liberia le 19 septembre, aujourd'hui guérie.
Sollicité par l'AFP, le ministère de la Santé a décliné tout commentaire à l'instar de la ministre Marisol Touraine, qui dit en pas vouloir "entrer dans une alimentation de l'inquiétude, de l'anxiété".
Les premiers résultats de laboratoire sont possibles six heures après réception des échantillons d'un cas suspect, selon Sylvain Baize, responsable du laboratoire de Lyon, seul habilité en France à rendre un diagnostic sur Ebola.
"Si le prélèvement est réalisé moins de deux jours après le début des symptômes, souvent on fait un nouveau prélèvement et on refait un test, le lendemain", a-t-il expliqué, sans s'exprimer sur le cas de l'infirmière hospitalisée.
Cette femme est domiciliée à Puteaux (Hauts-de-Seine), dans une résidence réservée au personnel militaire aux nombreuses entrées.
Les pompiers ont été alertés vers 11H00 et sont intervenus pendant deux heures dans le quartier, temporairement bouclé par la police, ont rapporté des voisins sur place. Revêtus d'une combinaison étanche, "ils l'ont sortie vers 13h30, allongée sur un brancard, sous une espèce de bulle", a raconté l'une d'entre eux, qui précise que son hall d'entrée a été "désinfecté".
L'hôpital Bégin est l'un des 12 hôpitaux de référence en France pour le traitement de cas suspects d'Ebola.
Un cas suspect similaire a été révélé jeudi en Espagne : une des personnes suivies pour avoir côtoyé l'aide-soignante espagnole infectée a présenté de la fièvre et devait être hospitalisée pour des tests.
Air France a par ailleurs annoncé qu'un passager de la compagnie, pris de tremblements, avait été soumis à un contrôle médical jeudi à l'atterrissage d'un de ses avions à Madrid, suivant le protocole d'urgence pour Ebola.
- Contrôles à Roissy dès samedi -
En France, des contrôles de température sur les passagers à l'arrivée à Roissy sur le vol quotidien d'Air France en provenance de Conakry, en Guinée, l'un des pays les plus touchés, commenceront samedi matin.
Ils seront effectués par l'équipe médicale de l'aéroport avec l'appui de la Croix-Rouge et de la Protection civile, a précisé jeudi à l'AFP Marisol Touraine.
Celle-ci a rappelé qu'une personne n'était pas contagieuse tant qu'elle ne présentait pas de symptômes.
Elle a également annoncé un renforcement des contrôles au départ des vols à Conakry "avec des équipes de médecins français de la Croix-Rouge qui (viendront) appuyer ce que faisaient les autorités guinéennes".
Les passagers recevront en outre dans l'avion un "questionnaire de traçabilité" destiné à permettre de "retrouver les gens si on a besoin de les contacter après".
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