Les marchés ont relevé la tête jeudi après-midi, dans un climat toujours très tendu, récupérant un peu du terrain perdu en matinée lorsqu'ils ont semblé paniquer devant la dégradation de l'économie mondiale.
La Bourse de Paris a finalement terminé en baisse limitée de 0,54% et celle de Londres a contenu ses pertes à 0,25%. Francfort est même parvenue à se hisser dans le vert en clôture (+0,13%).
Les Bourses des pays du sud de l'Europe, plus volatiles, ont terminé de manière plus marquée dans le rouge, Milan cédant 1,21%, Madrid 1,72%, Athènes 2,22% et Lisbonne 3,21%.
Les Bourses européennes ont progressivement remonté la pente dans l'après-midi, après avoir subi des baisses très marquées dans la matinée, ressemblant à un début de panique avec des replis supérieurs à 3% sur plusieurs places. Le tout au lendemain d'une séance noire, avec de forts décrochages.
Les investisseurs semblaient donc se calmer un peu et retrouver leurs esprits.
"A la mi-journée, la place a connu un mouvement de panique, avec des flux vendeur sur tout, ce qui l'a conduite à des niveaux techniques très bas. En fin de séance, le marché a un peu moins baissé", a résumé Renaud Murail, un gérant de Barclays Bourse.
Signe de la détente, l'obligation allemande à 10 ans, traditionnelle valeur refuge des investisseurs, se stabilisait après la ruée de la veille. En revanche, les taux des pays du sud de l'Europe --qui évoluent en sens inverse de la demande-- ont continué à monter.
Logiquement l'or, autre valeur refuge, se stabilisait après sa poussée du jour précédent.
Les cours du pétrole, bon indicateur de l'activité future des entreprise, sont restés mal orientés.
Les indicateurs macroéconomiques américains publiés jeudi, plutôt bons, ne sont pas pour autant parvenus à dissiper l'aversion au risque des investisseurs.
"L'aversion mondiale au risque persiste face aux inquiétudes exacerbées sur la croissance mondiale", ont commenté les analystes de Charles Schwab.
"Le marché est à nouveau déprimé sans nouvelle particulière et dans un contexte assez lourd de nervosité", remarquait Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque.
- 'Incertitude internationale' -
Le coup de chaud de jeudi matin s'est produit sans réelle raison, si ce n'est une émission obligataire espagnole en partie ratée et une confirmation de la très faible inflation en zone euro en septembre (+0,3%).
Des nouvelles peu rassurantes sont aussi venues d'Athènes, où la Banque centrale européenne (BCE) a dû assurer les banques locales de son soutien.
Sur le fond, ce sont les perspectives de croissance mondiale qui inquiètent, en particulier la faiblesse de l'économie en zone euro, avec un cocktail d'activité atone et de menace de déflation.
"Il y a une incertitude internationale", "les Etats-Unis ralentissent et l'Europe a une croissance très faible", a commenté le président français François Hollande à Milan à l'occasion d'un sommet euro-asiatique.
"Récemment, on vivait sur l'idée qu'on allait avoir une reprise un peu molle en Europe et un peu plus solide aux Etats-Unis et peut-être au Royaume-Uni. Le problème c'est que, depuis quelques semaines, on publie des chiffres aux Etats-Unis et en Europe qui montrent qu'en fait la reprise de l'activité n'est pas là", explique René Defossez, stratégiste chez Natixis.
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