Une semaine après la suspension de l'écotaxe, sa compensation devrait passer, pour 2015, par une hausse du gazole pour les transporteurs routiers, que ceux-ci n'ont pas encore actée, et des discussions vont se poursuivre pour trouver une solution pérenne.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a annoncé jeudi que les poids lourds seront, comme les automobilistes, concernés pas la hausse de quatre centime du gazole à partir du 1er janvier.
Il était prévu qu'ils en soient exonérés puisqu'ils devaient payer d'abord l'écotaxe, devenue péage de transit poids lourds, et abandonnée le 9 octobre.
Le gouvernement va déposer un amendement au projet de budget pour l'an prochain, et cette solution "va s'appliquer dès le 1er janvier, dès lors qu'elle aura été votée par le Parlement", a déclaré Alain Vidalies.
Le secrétaire d'Etat sortait d'une rencontre avec les transporteurs, première réunion de travail planifiée pour trouver une nouvelle solution de financement des infrastructures de transport, mission qui incombait à l'écotaxe.
Mais pour les transporteurs routiers, cette solution ne constitue pour l'instant qu'une piste de travail.
"Nous avons réservé notre réponse sur cette proposition. On va consulter nos instances", a déclaré Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR, soulignant qu'une réponse des transporteurs pourrait être donnée à la fin du mois.
"Cela n'a pas été présenté ce matin comme une décision. C'est une solution qui était dans l'air et qui paraît simple à mettre en oeuvre. Pour autant, nos problèmes de compétitivité restent entiers", a-t-il commenté.
L'OTRE, fédération à l'origine des manifestations qui avaient mené à la suspension de l'écotaxe à l'automne 2013, est sur la même ligne.
"Nous conditionnons notre acceptation de cette mesure à trois choses: le fait qu'il s'agisse effectivement d'une mesure transitoire, la vérification concrète des recettes qui ne soient pas supérieures à ce que devait rapporter le péage de transit, et la consultation de nos adhérents", a détaillé Jean-Marc Rivera, secrétaire général adjoint de l'OTRE.
- Trouver une solution pérenne -
Pour 2015, "nous avons prévu une recette nette de 320 millions d'euros" grâce à ces hausses appliquées aussi aux transporteurs, a détaillé Alain Vidalies.
Le péage de transit poids lourds, qui devait succéder à l'écotaxe, aurait dû rapporter 360 millions d'euros à l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) et 30 millions aux collectivités locales.
Selon les premiers calculs de l'OTRE, la recette issue de ces quatre centimes de hausse pourrait être bien supérieure à celle avancée par le gouvernement.
Cette hausse du gazole de quatre centimes pour les poids lourds est en fait composée de deux hausses distinctes, applicables au 1er janvier 2015 pour les automobilistes.
D'une part, deux centimes dans le cadre de la taxe carbone, dont les camionneurs devaient être exonérés puisqu'ils devaient déjà s'acquitter de l?écotaxe.
Et deux autres centimes dans le cadre de la taxe gazole, annoncée dans le projet de loi de finances (PLF, budget) pour compenser le manque à gagner après l'abaissement du périmètre de l'écotaxe, et donc une diminution des recettes prévues.
Parallèlement, a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports, les discussions continuent avec les transporteurs, pour trouver d'ici au mois de juin 2015, une solution pérenne de financement des infrastructures de transport, rôle qui incombait à la défunte écotaxe, et qui serait appliquée à partir du 1er janvier 2016.
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal avait annoncé le 9 octobre la suspension sine die du dispositif de l'écotaxe/péage autoroutier, au sortir d'une rencontre avec les professionnels du secteur, qui avaient lancé des appels massifs à la mobilisation contre cette mesure.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.