L'homme relié à l'affaire des "disparues de la gare de Perpignan" par son ADN, un quinquagénaire au lourd passé de délinquant sexuel, sera mis en examen jeudi après avoir avoué l'assassinat de l'une des trois jeunes filles, 17 ans après les faits.
L'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, "comparaît en ce moment en vue de sa mise en examen pour viol avec arme en récidive et assassinat", a indiqué le procureur de la République, Achille Kiriakides, lors d'une conférence de presse tenue peu avant midi au palais de justice de Perpignan.
"Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité", a-t-il ajouté.
Le procureur a requis son placement en détention provisoire qui devrait intervenir dans l'après-midi, mais a averti qu'il était "trop tôt à (son) avis pour se prononcer sur (l)es deux autres cas" de disparition.
Gilles Soulier, directeur de la SRPJ de Montpellier, a précisé que l'homme avait avoué "le viol et le meurtre" de Mokhtaria Chaïb, une étudiante de 19 ans retrouvée atrocement mutilée le 21 décembre 1997. "Il ne semble pas avoir agi avec quelqu'un", a-t-il ajouté.
La dépouille avait été retrouvée en bordure d'un terrain vague, les seins et son appareil génital prélevés de façon quasi-chirurgicale.
Le meurtre avait été à l'époque relié à celui de Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, retrouvée le 26 juin 1998, mutilée de la même manière mais décapitée. Elle avait également disparu près de la gare de Perpignan, dix jours auparavant.
Une première brunette, lycéenne de 17 ans, Tatiana Andujar, avait disparu dans le quartier de la gare en septembre 1995. Elle n'a jamais été retrouvée.
Ces disparitions avaient nourri la théorie d'un meurtrier en série.
- Lourd casier judiciaire -
L'homme, interpellé mardi midi dans un logement temporaire du nord de Perpignan, a un lourd casier judiciaire, a reconnu le procureur. Il a notamment été condamné à huit ans ferme par la Cour d'assises d'Amiens en 1994 pour le viol d'une femme. "Il avait commencé à purger sa peine en 1992", a ajouté le procureur, se refusant à dire si le condamné était encore en prison lors de la disparition de Tatiana Andujar.
M. Soulier a fait état d'autres "condamnations de nature correctionnelle pour des menaces, des violences, des infractions de cette nature".
De source proche du dossier, on précise qu'en octobre dernier à Perpignan, le suspect a écopé d'un an pour menaces de mort sur son ex-concubine, mère de ses deux enfants. Il a été libéré en juillet après neuf mois de prison.
"Il m'avait suivie dans la rue avec un couteau, donc là, j'ai porté plainte", a raconté mercredi à RTL son ex-compagne, se présentant sous le prénom de Marie. Elle a partagé sept ans de sa vie avec lui.
Selon elle, l'homme partait fréquemment "la nuit". "On se demandait ce qu'il faisait, on n'a jamais su, à part soi-disant faire le tour de la gare".
Le suspect est arrivé à Perpignan en septembre 1997 à sa sortie de prison, quelques mois avant le meurtre de Mokhtaria Chaïb, d'origine marocaine, a confirmé M. Soulier.
Il faisait partie d'une centaine de suspects dans l'enquête lancée après la découverte du corps. De sources proches du dossier, on ajoute qu'il avait été entendu par la police et son logis perquisitionné. Des vêtements étrangers avaient été saisis chez lui mais les analyses n'avaient rien donné.
Son identité a été recoupée grâce aux progrès scientifiques qui ont permis la découverte de deux ADN masculins inconnus isolés sur la scène de crime de Marie-Hélène Gonzalez et un troisième sur celui de Mokhtaria Chaïb.
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