L'épidémie d'Ebola, qui a fait près de 4.500 morts, est "la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années" pour les responsables occidentaux qui craignent une contagion dans leurs pays et appellent à prendre des mesures plus drastiques.
Le Conseil de sécurité a demandé aux pays membres de l'ONU "d'accélérer et d'étendre de manière spectaculaire leur aide financière et matérielle" aux pays touchés.
Le président Barack Obama, qui a annulé tous ses déplacements mercredi et jeudi face au risque de propagation de la maladie sur le sol américain après la contamination de deux soignantes, a promis une réponse "beaucoup plus agressive" pour éviter de nouveaux cas.
La polémique a bondi d'un cran aux Etats-Unis quand les autorités ont révélé que la deuxième personne contaminée - une aide-soignante qui s'est occupée d'un malade libérien, décédé depuis, durant son hospitalisation à Dallas (Texas, sud) - avait pris un vol intérieur un jour avant de ressentir les premiers symptômes.
Les autorités sanitaires ont demandé aux 132 personnes à bord du vol 1143 de Frontier Airlines entre Cleveland et Dallas/Fort Worth du 13 octobre de contacter les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Cette deuxième contamination est "très inquiétante", ont avoué les autorités sanitaires, qui se "préparent à l'éventualité de nouveaux cas dans les jours prochains".
Barack Obama a tenté de rassurer l'opinion américaine, rappelant que la transmission du virus ne se faisait pas par voie aérienne et qu'une personne n'était pas contagieuse tant que les symptômes ne s'étaient pas manifestés. "J'ai serré la main, pris dans mes bras et embrassé () des infirmières" à l'hôpital Emory d'Atlanta (Géorgie, sud-est) "et je me suis senti complètement en sécurité", a-t-il témoigné.
"Nous pouvons empêcher une sérieuse explosion de la maladie ici aux Etats-Unis. Mais ça devient plus difficile si l'épidémie d'Ebola prolifère de manière incontrôlée en Afrique de l'Ouest", a-t-il toutefois prévenu.
Barack Obama a pris l'initiative d'une vidéoconférence avec François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et les chefs de gouvernement britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi.
Selon la Maison Blanche, il a demandé aux dirigeants européens de faire un effort plus important. Une critique récurrente alors que les Etats-Unis ont envoyé des centaines de militaires dans la zone de crise et promis de débloquer des centaines de millions de dollars.
Les ministres de la Santé de l'UE doivent se réunir jeudi à Bruxelles pour rassurer les Européens, après l'annonce la semaine dernière de la contamination d'une aide-soignante à Madrid.
- Renforcement des contrôles des passagers -
Dès jeudi, des mesures additionnelles de contrôle seront instaurées dans quatre aéroports américains: les aéroports Liberty à Newark (près de New York), O'Hare à Chicago, Hartsfield à Atlanta, et Dulles dans la banlieue de Washington. La semaine dernière, l'aéroport international JFK de New York avait déjà commencé à contrôler davantage les passagers en provenance des trois pays d'Afrique de l'Ouest les plus frappés par Ebola (Liberia, Guinée, Sierra Leone).
En France, le président François Hollande a annoncé la mise en place "d'un dispositif de contrôles à l'arrivée des vols en provenance de la zone touchée par le virus".
Le Maroc a de son côté annoncé le lancement d'un "plan national" pour "empêcher l'entrée du virus Ebola" dans le royaume, un des rares pays à avoir maintenu ses liaisons aériennes directes avec les principaux foyers de l'épidémie en Afrique de l'Ouest.
Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka a également indiqué que tous les voyageurs arrivant à l'aéroport de Prague en provenance des zones touchées devraient désormais se soumettre à des tests de température et remplir des formulaires médicaux.
A Dubaï, le premier cas suspect dans le Golfe a été repéré mercredi. Le passager qui arrivait du Liberia via le Maroc a été placé en quarantaine.
Au Congrès américain, le président de la Chambre des représentants et d'autres responsables parlementaires ont suggéré mercredi à l'administration Obama de suspendre temporairement les visas des individus du Liberia, de Guinée et de Sierra Leone jusqu'à ce que l'épidémie soit sous contrôle.
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