De nouveaux rassemblements pacifiques ont eu lieu mercredi soir à Hong Kong où la police s'est trouvée sous le feu des critiques après la diffusion d'une vidéo montrant des officiers en train de rouer de coups un manifestant.
Les heurts de mardi soir et mercredi matin figurent parmi les plus violents depuis le début de la campagne prodémocratie le 28 septembre dans l'ancienne colonie britannique, qui connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Les Etats-Unis sont "profondément préoccupés" par les violences policières et souhaitent "une enquête rapide, claire et complète", a déclaré le département d'Etat.
"Nous renouvelons notre appel au gouvernement de Hong Kong pour qu'il fasse montre de retenue et aux manifestants pour qu'ils continuent d'exprimer leurs opinions de manière pacifique", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki
Les frondeurs hongkongais exigent de pouvoir librement élire le prochain chef de l'exécutif de Hong Kong en 2017, alors que le Parti communiste chinois (PCC) entend garder la haute main sur le processus électoral en contrôlant les candidatures.
Les leaders de la contestation ont appelé la foule à rester pacifique face aux violences lors du rassemblement de plusieurs milliers de personnes mercredi soir. "Les violences policières de la nuit dernière m'ont choqué. Qui ne le serait pas ?", a déclaré l'un des manifestants, Kay Wong, 25 ans, assistant-chercheur à l'université.
Les images diffusées par la télévision locale TVB montrent six policiers en civil en train de traîner un manifestant menotté dans un parc proche du siège du pouvoir, dans le quartier d'Admiralty, l'un des sites occupés. L'homme est contraint de s'allonger par terre puis il est frappé à coups de poings et de pieds par des policiers. L'agression dure quatre minutes, selon la télévision.
- "Pas besoin" de l'armée chinoise, dit Pékin -
Le ministre de la Sécurité de l'ancienne colonie britannique, Lai Tung-kwok, a annoncé que les policiers en cause avaient été suspendus de leurs fonctions après l'incident. Il a aussi annoncé l'ouverture d'une "enquête impartiale".
Son homologue de la Justice, Rimsky Yuen, a affirmé depuis Londres que toute poursuite judiciaire lancée à l'encontre de la police serait traitée avec impartialité.
Sur place, les leaders affirment avoir perdu toute confiance dans la police: "La police aurait dû escorter le manifestant jusqu'à la voiture de police, pas l'emmener au loin pour le frapper à coups de poings et de pieds", a déclaré le chef de file étudiant Joshua Wong.
Amnesty International a aussi condamné l'attaque. "Les personnes impliquées doivent être poursuivies en justice", a dit Mabel Au, directrice de l'organisation dans l'ancienne colonie britannique.
Malgré les tensions, Pékin a estimé qu'une intervention de l'armée chinoise, souvent évoquée par la rumeur dans les rangs des manifestants, n'était pas nécessaire dans l'immédiat.
"Nous espérons qu'un tel scénario ne se produira pas, la situation est en train de revenir à la normale petit à petit", a déclaré à la presse un responsable sous le couvert de l'anonymat.
- Gaz au poivre -
De nouveaux affrontements violents ont opposé aux premières heures de mercredi les manifestants aux policiers qui s'étaient mis à démanteler une nouvelle barricade érigée par les protestataires dans un tunnel routier proche des bâtiments officiels.
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