L'actrice Marie Dubois, décédée mercredi à l'âge de 77 ans, a été l'une des interprètes de la Nouvelle Vague, en particulier de François Truffaut qui la révéla.
La belle jeune femme blonde aux yeux bleus a été est révélée par François Truffaut en serveuse de bar dans "Tirez sur le pianiste" (1959).
C'est lui qui lui fera prendre le pseudonyme de Marie Dubois, titre d'un roman de Jacques Audiberti paru en 1952 dont elle aimait l'héroïne.
Souffrant depuis sa jeunesse de sclérose en plaques, elle est morte dans une maison de retraite de la banlieue de Pau où elle vivait depuis 2010, a précisé à l'AFP le maire de Lescar, Christian Laine.
En 2013, elle avait reçu chez elle les insignes de chevalier de la Légion d'Honneur des mains de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.
Née Claudine Lucie Pauline Huzé le 12 janvier 1937 à Paris, Marie Dubois avait débuté au théâtre après le Conservatoire.
- 'La mort ne me fait pas peur'-
Dès cette époque, elle subit les premières atteintes d'une sclérose en plaques qui devait la confiner dans un fauteuil roulant à la fin de sa vie.
"La mort ne me fait pas peur. La foi m'est naturelle", avait-elle confié en publiant en 2002 une touchante autobiographie dans laquelle elle évoquait sa lutte contre la maladie ("Je n'ai jamais menti, j'ai pas tout dit", Plon).
Après ses débuts au théâtre, elle s'était fait remarquer à la télévision, notamment dans "Les cinq dernières minutes" (1959), puis au cinéma avec Eric Rohmer dans "Le signe du lion" (1959).
L'actrice retrouvera François Truffaut deux ans plus tard dans "Jules et Jim".
Malgré sa beauté pure et lumineuse, Marie Dubois refuse d'incarner les ingénues.
Elle joue des rôles souvent difficiles avec des cinéastes tels que Jean-Luc Godard ("Une femme est une femme"), René Clair ("Les fêtes galantes"), Louis Malle ("Le voleur"), Claude Sautet ("Vincent, François, Paul et les autres", "Garçon !"), Luchino Visconti ("L'innocent") ou Alain Corneau ("La menace"), qui lui vaut le César du meilleur second rôle en 1977, Claude Chabrol ("Rien ne va plus").
Mais on la retrouve également dans des comédies comme "La grande vadrouille" de Gérard Oury (1966). L'année précédente elle était déjà aux côtés de Bourvil et Lino Ventura dans "Les Grandes Gueules" de Robert Enrico.
Marie Dubois s'engage parallèlement auprès des jeunes réalisateurs et contribue à révéler, entre autres, le Suisse Michel Soutter ("Les arpenteurs", "L'escapade").
Au théâtre, au début de sa carrière, elle se produit dans "La contessa ou la volupté d'être", de Maurice Druon, "Les vacances de Jessica" ou "L'engrenage".
Elle a également joué pour la télévision dans "Jacques le fataliste", "Marie Curie", "François le Champi", "Madame le juge" ou "Bel-Ami".
En 2001, elle s'engage publiquement dans la lutte contre la sclérose en plaques, en témoignant dans un film réalisé par Alain Corneau. Le 3 novembre 2007, elle perd son mari Serge Rousseau (agent et acteur de cinéma) avec qui elle s'était mariée en 1961, père de sa fille Dominique.
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