Le monde est en train de perdre la guerre contre Ebola, a averti l'ONU, alors qu'un deuxième membre du personnel soignant d'un hôpital américain a été contaminé et que l'OMS craint jusqu'à 10.000 nouveaux cas par semaine prochainement en Afrique de l'Ouest.
L'épidémie "est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course", a lancé Anthony Banbury, chef de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à Ebola (UNMEER), lors d'une réunion spéciale mardi du Conseil de sécurité.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit craindre une explosion dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest où se concentre l'épidémie et où le taux de mortalité peut atteindre 70%.
"Début décembre, on pourrait avoir de 5.000 à 10.000 nouveaux cas par semaine" au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée contre un millier actuellement, a affirmé mardi le docteur Bruce Aylward, directeur général adjoint de l'OMS.
Il a mentionné un nouveau bilan global de 4.447 morts pour 8.914 cas recensés.
"Soit nous arrêtons Ebola maintenant, soit nous devrons affronter une situation sans précédent et pour laquelle nous n'avons pas de plan", a renchéri M. Banbury.
"Nous avons besoin de 7.000 lits dans les centres de traitement, mais à cette date selon nos prévisions, nous n'en aurons que 4.300 environ" et sans le personnel nécessaire pour les gérer, a-t-il ajouté.
Ebola sera évoqué - de même que le groupe Etat islamique- lors d'une conférence vidéo prévue mercredi entre le président américain Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre italien Matteo Renzi, a annoncé Londres.
Car Ebola ne frappe pas qu'en Afrique. Aux Etats-Unis, les services de santé de l'Etat du Texas ont annoncé mercredi qu'un deuxième soignant de l'hôpital de Dallas où a eu lieu la première contamination sur le continent nord-américain avait lui aussi contracté le virus.
- 'Aucun protocole' à Dallas -
Il s'agit là aussi d'un professionnel de santé qui s'est occupé d'un Libérien mort d'Ebola dans ce même hôpital. L'infirmière, qui a de la fièvre, a été placée à l'isolement et les personnes avec qui elle a été en contact vont être examinées.
Avant même l'annonce de ce second cas, la polémique avait rebondi sur l'insuffisance des mesures de sécurité prises pour éviter la propagation du virus.
Le directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Tom Frieden, avait émis l'hypothèse d'un manquement aux procédures pour expliquer le premier cas.
Mais un syndicat d'infirmières a répliqué mercredi qu'aucun protocole n'avait été fourni pour traiter les patients touchés à l'hôpital de Dallas.
"Le CDC affirme que les protocoles n'ont pas été suivis mais les infirmières disent qu'il n'y avait pas de protocole", a déclaré la présidente du Syndicat national des infirmières, Roseann DeMoro.
Ni lorsqu'il a été admis aux urgences, ni lorsqu'il a été pris en charge ensuite par l'hôpital, les infirmières ne disposaient de consignes spécifiques pour traiter le patient libérien, décédé la semaine passée, a expliqué Mme DeMoro.
Alors que le malade vomissait et était atteint de diarrhées, aucune indication n'a été donnée aux infirmières sur la manière de nettoyer ces matières hautement contagieuses, pas plus que de se débarrasser des serviettes souillées, a détaillé Mme DeMoro.
Selon les autorités sanitaires, un total de 76 personnels de santé ont pu se trouver exposés au virus Ebola quand ils traitaient le patient originaire du Liberia décédé à Dallas.
"Cela risque d'aller plus mal avant que ça ne s'améliore", a dit le maire de la ville, Mike Rawlings.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.