Le monde est en train de perdre la course contre Ebola, a averti l'ONU, alors qu'un deuxième membre du personnel soignant d'un hôpital américain a été contaminé.
L'épidémie "est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course", a lancé Anthony Banbury, chef de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à Ebola (UNMEER), lors d'une réunion spéciale mardi du Conseil de sécurité.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit craindre une explosion dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest où se concentre l'épidémie et où le taux de mortalité peut atteindre 70%.
"Début décembre, on pourrait avoir de 5.000 à 10.000 nouveaux cas par semaine" au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée contre un millier actuellement, a affirmé le docteur Bruce Aylward, directeur général adjoint de l'OMS.
Il a mentionné un nouveau bilan global de 4.447 morts pour 8.914 cas recensés.
"Soit nous arrêtons Ebola maintenant, soit nous devrons affronter une situation sans précédent et pour laquelle nous n'avons pas de plan", a renchéri M. Banbury.
"Nous avons besoin de 7.000 lits dans les centres de traitement, mais à cette date selon nos prévisions, nous n'en aurons que 4.300 environ" et sans le personnel nécessaire pour les gérer, a-t-il ajouté.
Ebola n'épargne pas pour autant le reste du monde. Aux Etats Unis, les services de santé de l'Etat du Texas ont annoncé mercredi qu'un deuxième soignant de l'hôpital de Dallas où a eu lieu la première contamination sur le continent nord-américain avait lui aussi contracté le virus.
Comme dans le premier cas, il s'agit d'un professionnel de santé qui s'est occupé d'un Libérien mort d'Ebola dans ce même hôpital. Il a été placé à l'isolement et les personnes avec qui il a été en contact vont être examinées.
- Polémique aux Etats-Unis -
Avant même l'annonce de ce second cas, la polémique avait rebondi sur l'insuffisance des mesures de sécurité prise pour éviter la propagation du virus.
Le directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Tom Frieden, avait émis l'hypothèse d'un manquement aux procédures pour expliquer le premier cas.
Mais un syndicat d'infirmières a répliqué mercredi qu'aucun protocole n'avait été fourni pour traiter les patients touchés à l'hôpital de Dallas.
"Le CDC affirme que les protocoles n'ont pas été suivis mais les infirmières disent qu'il n'y avait pas de protocole", a déclaré la présidente du Syndicat national des infirmières, Roseann DeMoro.
Ni lorsqu'il a été admis aux urgences, ni lorsqu'il a été pris en charge ensuite par l'hôpital, les infirmières ne disposaient de consignes spécifiques pour traiter le patient libérien, décédé la semaine passée, a expliqué Mme DeMoro.
Alors que le malade vomissait et était atteint de diarrhées, aucune indication n'a été donnée aux infirmières sur la manière de nettoyer ces matières hautement contagieuses, pas plus que de se débarrasser des serviettes souillées, a détaillé Mme DeMoro.
Selon les autorités sanitaires, un total de 76 personnels de santé ont pu se trouver exposés au virus Ebola quand ils traitaient le patient originaire du Liberia décédé la semaine passée à Dallas.
En Afrique de l'Ouest, le Dr Aylward de l'OMS a noté que malgré un "ralentissement du taux de nouveaux cas dans des zones qui ont été des épicentres historiques de l'épidémie", le nombre d'infections continue d'augmenter de manière exponentielle dans les capitales, Monrovia, Conakry et Freetown.
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