Henri Proglio ne sera pas reconduit comme PDG du géant français de l'électricité EDF, où il sera remplacé dans cette fonction par l'actuel dirigeant de Thales et ancien patron de Vivendi Jean-Bernard Lévy, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
"Henri Proglio a été informé ce matin par Macron (le ministre de l'Économie, NDLR) qu'il ne serait pas reconduit", a indiqué cette source à l'AFP.
"Macron lui a annoncé qu'il serait remplacé par Jean-Bernard Lévy, a-t-elle ajouté.
"C'est Jean-Bernard Lévy", a confirmé une autre source à l'AFP.
Interrogés, l'Élysée et Bercy n'ont pas souhaité s'exprimer sur le sujet. EDF n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Le mandat d'Henri Proglio, nommé en 2009 par Nicolas Sarkozy, arrive à échéance le 22 novembre et le gouvernement doit officialiser sa décision au plus tard jeudi matin, à l'occasion d'une réunion du comité des nominations puis du conseil d'administration d'EDF.
Le nom du prochain dirigeant figurera sur la liste des 12 administrateurs indépendants ou représentant l'État - actionnaire de l'entreprise à près de 85% -, qui sera soumise au vote d'une assemblée générale extraordinaire programmée le 21 novembre.
Diplômé de l'École Polytechnique et de l'École nationale supérieure des télécommunications, Jean-Bernard Lévy, 59 ans, a commencé sa carrière en 1979 au sein de l'administration des PTT, avant d'intégrer en 1986 le cabinet de Gérard Longuet au ministère des Postes et Télécommunications.
En 1988, il rejoint Matra Marconi Space, filiale de Matra-Hachette, puis revient au ministère de l'Industrie, des Postes et Télécommunications en 1993, comme directeur de cabinet de Gérard Longuet, puis de José Rossi.
De retour chez Matra-Hachette en 1994, au sein de la direction générale, il part en 1998 diriger la société de bourse Oddo, puis Vivendi Universal, en 2002. Au départ directeur général adjoint, il est nommé président du directoire en 2005.
En décembre 2012, il devient PDG du groupe d'électronique de défense Thales.
D'autres noms on circulé comme ceux de Guillaume Pepy, le dirigeant de la SNCF, et de Vincent de Rivaz, patron d'EDF Energy, la filiale britannique du géant français.
- Proglio, longtemps favori -
Celui de Jean-Pierre Clamadieu a été régulièrement cité, même si ce dernier a assuré vouloir rester à la tête du groupe belge Solvay. Et l'ex-présidente du Medef, Laurence Parisot, s'est déclarée candidate, avec toutefois des chances jugées minimes.
L'Elysée avait envisagé une dissociation de la gouvernance d'EDF, avec un président du conseil d'administration et un directeur général, mais l'option n'a pas été retenue.
Candidat à sa propre succession, Henri Proglio, 65 ans, était donné favori jusqu'à ces dernières semaines, en raison notamment d'un bilan jugé positif: la bonne résistance financière d'EDF durant la crise, le désengagement de marchés risqués comme le nucléaire américain, le contrat pour la construction de deux réacteurs EPR en Angleterre ou le partage de Dalkia avec Veolia.
La réputation du PDG d'EDF a cependant été entachée récemment par l'ouverture d'une enquête préliminaire visant sa femme, la comédienne Rachida Khalil, pour "abus de bien sociaux" et "blanchiment de fraude fiscale".
Homme de réseaux, l'ex-patron de Veolia Environnement disposait de soutiens au gouvernement et au PS, même si l'arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012 avait failli coûter sa place à ce chiraquien de coeur.
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