Deux actions seins nus des militantes des Femen, au musée Grévin, à la Madeleine, seront au coeur de l'attention du tribunal correctionnel de Paris mercredi.
Le matin, la 28e chambre rend son jugement concernant l'action d'Iana Jdanova, une Femen Ukrainienne de 26 ans qui avait détruit à coups de pieu la statue de cire de Vladimir Poutine.
Le 5 juin dans la "salle des chefs d'Etat", la jeune femme, réfugiée politique en France, avait renversé la statue du président russe, "Kill Putin" écrit sur la poitrine, avant de planter à plusieurs reprises un pieu dans l'effigie de Vladimir Poutine en criant "Putin dictator".
Le parquet a requis 1.500 euros d'amende contre la militante ukrainienne, poursuivie pour dégradation volontaire et exhibition sexuelle.
Son avocate Me Marie Dosé avait plaidé la relaxe, faisant valoir que "la violence s'arrête à l'acte politique qui est commis" par sa cliente. Et pour ce qui est du délit d'exhibition, l'avocate a argué que les seins de sa cliente sont "le support d'un message politique".
Le jugement sera scruté par la défense d'Eloïse Bouton, qui a depuis quitté les Femen, et doit être jugée l'après-midi devant la 10e chambre pour "exhibition sexuelle".
Le 20 décembre au matin, la jeune femme s'était dirigée vers l'autel de l'église de la Madeleine à Paris face à une dizaine de personnes présentes alors qu'une chorale répétait dans l'édifice.
Elle portait sur le dos l'inscription "Christmas is cancelled" (Noël est annulé) et sur le ventre "344e salope", en référence au manifeste des 343 femmes signataires d'un appel à la dépénalisation de l'avortement et la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse en 1971.
Elle avait ensuite déposé des morceaux de foie de veau censés représenter un foetus.
Cette action visait à dénoncer la perspective de restrictions du droit à l'avortement en Espagne.
Son avocat, Me Michaël Ghnassia, compte soulever une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur la loi réprimant l'exhibition sexuelle, qu'il juge imprécise.
Eloïse Bouton fait partie des neuf militantes poursuivies pour des dégradations à Notre-Dame qui avaient été relaxées. Dans ce dossier, l'exhibition sexuelle n'avait pas été retenue. Le parquet ayant fait appel, elles seront rejugées dans les mois qui viennent.
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