Première reine du music-hall, pionnière des revues à plumes, Mistinguett, qui a inspiré Broadway, est de retour sur la scène du Casino de Paris avec une comédie musicale célébrant cette légendaire artiste des Années folles.
Après "Les 10 Commandements", "Le Roi Soleil" et "1789, les Amants de la Bastille", le producteur Albert Cohen, le metteur en scène François Chouquet et le biographe Jacques Pessis font revivre cette éblouissante parenthèse de liberté entre les deux guerres, en racontant la création rocambolesque de la première revue de Mistinguett.
Chanteuse et comédienne, Carmen Maria Vega, voix du groupe éponyme créé avec trois amis musiciens en 2005, livre une évocation très réussie de Mistinguett, qui fut la première star du Casino de Paris après avoir enchanté le Moulin Rouge et les Folies Bergère, où elle formait avec Maurice Chevalier un couple à la scène comme à la ville.
Le rideau s'ouvre sur l'une des mémorables disputes entre la star et Maurice Chevalier. Tous deux décident d'abandonner l'affiche sur le champ. Pour faire revenir le public, Leon Voltera, propriétaire de la salle, décide de monter une nouvelle revue digne de la "Ville Lumière" qu'est devenue Paris sur le plan artistique, au sortir de la première guerre mondiale.
Rien n'est possible sans Mistinguett. Il parvient à la convaincre de revenir, à condition de ne pas rempiler avec Maurice Chevalier. Mistinguett pose aussi ses exigences financières, choisit ses danseuses. Harry Pilcer, jeune chanteur et danseur américain, a l'honneur de lui plaire comme partenaire principal et surtout faire-valoir. Le contrat est signé.
Tout est en place pour que Mistinguett réalise son rêve: devenir la reine des Années folles. C'est sans compter sur le roi de la pègre parisienne qui a d'autres ambitions pour le Casino de Paris: le transformer en parking.
- "Femme à poigne" -
Forte personnalité au tempérament fougueux et à la gouaille légendaire, Mistinguett parviendra à sauver sa revue des trahisons et des intrigues qui maintiennent le spectateur en haleine jusqu'au final. La mise en scène est dynamique, les décors impressionnants et les effets visuels participent à cette plongée dans les Années folles.
"Incarner Mistinguett, artiste légendaire, jouer là-même où son rêve s'est réalisé, est une chance inouïe. Pour me rapprocher d'elle, j'ai découvert la femme à poigne et l'artiste exigeante qu'elle était", a confié à l'AFP Carmen Maria Vega, accompagnée sur scène d'une quarantaine de danseurs et d'un orchestre de jazz.
De "Mon Homme" à "Ça s'est Paris", en passant par "C'est vrai", les plus célèbres chansons de Mistinguett, revisitées sans excès, sont reprises par la troupe aux voix maîtrisées et au jeu efficace. Comme il se doit, le final est spectaculaire avec le grand escalier dans un bouillonnement de plumes et de strass, un caprice de la véritable Mistinguett devenu l'apogée de toute revue.
"Le livret de Jacques Pessis montre également les fêlures de cette très grande dame du spectacle qu'est à jamais Mistinguett", ajoute Carmen Maria Vega. "François Chouquet, notre metteur en scène, pense qu'elle est toujours dans les coulisses. J'aime le croire"
De son vrai nom Jeanne Florentine Bourgeois, Mistinguett, gloire nationale, qui a triomphé sur de nombreuses scènes en France et à l'étranger, est décédée le 5 janvier 1956, à l'âge de 80 ans.
Après le Casino de Paris, "Mistinguett, Reine des Années folles", partira en tournée en France et en Belgique de février à juin 2015.
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