Devenus des lieux de promenade, c'est au coucher de soleil que ces cimetières " dormants " ou " de lierre " dévoilent leurs plus beaux atours. Et sont paradoxalement des lieux plein de vie. Un univers singulier, d'une grande sérénité.
Composés en majorité de concessions acquises à perpétuité, ils constituent autant de parcelles privées que la Ville de Caen n'est pas en droit de prendre en charge, ni de supprimer. Depuis longtemps, la nature y a repris ses droits, noyant de mousse les pierres tombales, faisant ployer les stèles et créant un univers singulier, d'une grande sérénité. Seuls le troublent de temps à autre quelques lapins, oiseaux et chats qui en ont fait leurs royaumes.
Chaque « cimetière dormant » a son intérêt propre. Au sud de la ville, à proximité du quartier de Vaucelles, le cimetière Saint-Jean est un ancien site de carrières. Un front de taille y est encore visible. D'illustres personnages s'y côtoient, en particulier le grand naturaliste Arcisse de Caumont, fondateur de la Société française d'archéologie au XIXe siècle, et le véritable “Monsieur Loyal”, directeur du Cirque national, qui donna son nom à une lignée de présentateurs circassiens.
D'illustres personnages, plus au nord, proche du château de Caen, c'est au bout de la rue du Doyen Morière que se trouve le cimetière Saint-Pierre, l'un des plus grands sites et l'un des plus “habités”. A l'entrée figurent des inscriptions gravées dans les piliers du portail, ancêtres du graffiti, qui mettent en garde contre les turpitudes du XIXe siècle !
Le cimetière de l'Université, rue du Magasin à poudre, est un minuscule endroit de verdure fréquenté surtout par des étudiants qui y pique-niquent. Combien d'entre eux savent-ils qu'ils sont à l'intérieur d'un site funéraire réservé autrefois aux protestants, obtenu au prix d'un long combat juridique ? Ici gît Georges Brummel, fondateur du dandysme et proche de la Cour d'Angleterre début XIXe siècle, qui mourut à Caen dans une misère noire.
A deux pas du Jardin des plantes, le cimetière des Quatre nations est sans doute le plus bucolique et le plus romantique de tous. Peu visible aux non-initiés, il permet de s'isoler totalement du bruit de la ville et du béton. Il est dominé par des arbres plus que centenaires dont les feuilles tapissent à l'automne les étroits sentiers parallèles déjà recouverts de végétation.
Pour finir, il ne faut pas manquer le joli cimetière Saint-Nicolas, le plus ancien, qui jouxte une des plus vieilles églises romanes de Caen, aujourd'hui désaffectée. “Un cimetière où il y a du passage”, raconte Guy Sabine, qui habite la maison de l'ancien gardien du cimetière depuis dix ans. “Et, comme les autres cimetières dormants, un vrai poumon vert pour la ville.”
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