Un employé de l'ONU contaminé par Ebola et hospitalisé en Allemagne est décédé mardi, à quelques heures d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la propagation du virus qui a fait plus de 4.000 morts.
Le Soudanais de 56 ans, arrivé la semaine passée à Leipzig (est) en provenance du Liberia, "est mort dans le courant de la nuit", a annoncé la clinique de Leipzig où il était soigné. Deux autres patients atteints par Ebola ont été traités en Allemagne. L'un d'eux a été guéri, l'autre reste hospitalisé.
A la suite de cette contamination, l'ONU avait placé en quarantaine 41 membres de son personnel au Liberia, dont 20 soldats.
La propagation du virus et les efforts à mettre en oeuvre pour y faire face seront au centre d'une réunion du Conseil de sécurité à New York. L'épidémie, la plus grave depuis la découverte du virus en 1976, a fait plus de 4.000 morts depuis le début de l'année sur quelque 8.400 cas recensés dans sept pays, essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.
La communauté internationale doit "faire preuve de plus de détermination et d'engagement pour répondre de manière résolue" à la crise, ont estimé le président américain Barack Obama et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon lors d'une conversation téléphonique, selon la Maison blanche.
François Hollande s'est entretenu avec M. Obama et a plaidé également pour "une mobilisation accrue", notamment de l'Union européenne (UE).
Les ministres de la Santé de l'UE doivent se réunir jeudi à Bruxelles pour discuter d'un renforcement des contrôles aux frontières et d'une meilleure coordination de la prévention.
Seule la Grande-Bretagne, qui a prévu d'envoyer des équipes en combinaison de protection au domicile de cas suspects, a établi des contrôles à l'arrivée dans ses aéroports et gares, suivant les exemples américain et canadien. Interrogatoires de passagers en provenance des pays les plus fortement touchés et prise de leur température doivent ainsi démarrer ce mardi à l'aéroport d'Heathrow.
La France envisage de faire de même pour les vols en provenance de Guinée.
Aux Etats-Unis, un avion en provenance de Dubaï a été immobilisé lundi plusieurs heures à son arrivée à Boston (nord-est), afin d'évacuer par précaution cinq voyageurs fiévreux. Des tests ont ensuite montré qu'ils n'étaient pas contaminés.
- Ministre sur la sellette en Espagne
L'Espagne, qui a enregistré le premier cas de contamination hors d'Afrique, va former tout le personnel, de santé ou de secours, susceptible d'entrer en contact avec le virus. Sur la sellette pour sa gestion de la crise, la ministre de la Santé, Ana Mato, doit intervenir dans l'après-midi devant le Sénat.
L'époux de l'aide-soignante espagnole Teresa Romero, toujours hospitalisée dans un état "grave" à Madrid, a dénoncé lundi des failles et réclamé la démission d'un responsable de la Santé publique de la région de Madrid.
Les syndicats de soignants ont dénoncé une formation insuffisante.
Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires incriminaient une défaillance dans l'application des mesures de protection pour expliquer la première contamination sur le sol américain, celle d'une aide-soignante de l'hôpital de Dallas (Texas, sud) où a été accueilli le premier malade déclaré dans le pays.
La soignante faisait partie de l'équipe qui a traité ce patient, de nationalité libérienne. Deuxième contamination hors d'Afrique après le cas espagnol, elle se trouvait mardi dans un état "stable", selon ses médecins.
- 'Personne ne s'occupe de nous' -
Au Liberia, des personnels de santé sont en grève depuis lundi pour obtenir le versement des rémunérations promises en raison de l'épidémie, qui frappe durement les soignants.
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