La psychologue qui a suivi Pistorius depuis la mort de Reeva Steenkamp l'a décrit lundi comme "un homme brisé", devant la Cour de Pretoria qui siège cette semaine pour déterminer la peine de l'ex-champion paralympique, reconnu coupable d'avoir tué par imprudence sa petite amie Reeva Steenkamp en 2013.
"Nous sommes face à un homme brisé, qui a tout perdu", a expliqué la psychologue Lore Hartzenberg: "Il a perdu sa réputation morale et professionnelle, il a perdu des amis, il a perdu sa carrière et par conséquent la possibilité de gagner sa vie et son indépendance financière".
Demandé par la défense, son témoignage est censé jouer en faveur de Pistorius. Dans la semaine, le procureur Gerrie Nel pourra à son tour convoquer des témoins, pour au contraire démontrer que Pistorius est dangereux et mérite de passer plusieurs années derrière les barreaux.
La psychologue a décrit des séances de thérapie au cours desquelles Pistorius était incapable de parler, se contentant de pleurer et de s'effondrer. Selon elle, le jeune homme "éprouve un sincère remords" et souffre pour la famille de sa victime.
"Sur le plan émotionnel, sa perception de lui-même, de sa valeur et de son identité a été gravement atteinte, au point qu'il est peu probable qu'il puisse récupérer complètement des conséquences" du drame, a-t-elle ajouté.
Le redoutable procureur a évidemment contre-attaqué en pointant la douleur de la famille Steenkamp, brisée elle aussi. "Nous avons affaire à un homme brisé, mais lui est bien vivant", a-t-il lancé.
Star du handisport mondial, le champion paralympique sud-africain a passé en tout et pour tout huit jours en détention au commissariat à Pretoria après le drame du 14 février 2013. Il est en liberté sous caution depuis.
- Simple amende ou prison? -
Depuis la nuit de la Saint-Valentin 2013, Pistorius n'a jamais admis avoir tué délibérément celle qui était sa petite amie depuis trois mois. Il affirme avoir ouvert le feu par erreur sur la porte fermée des WC, après avoir entendu des bruits suspects et crû à l'intrusion d'un cambrioleur en pleine nuit.
Après des mois de procès fleuve, la juge Masipa a finalement accepté sa version des faits, et ne l'a pas condamné pour meurtre, mais seulement pour "homicide involontaire" par négligence.
Du coup, la peine peut aller de la simple amende à plusieurs années de prison ferme, selon la décision de la magistrate. L'audience de cette semaine est donc à très haut risque pour Pistorius.
Selon la jurisprudence, plusieurs facteurs pourraient interférer: les remords exprimés par l'athlète âgé de 27 ans, son casier judiciaire vierge, la nécessité ou non de le maintenir derrière des barreaux pour protéger d'autres vies humaines.
La juge pourrait aussi entendre la famille de Reeva Steenkamp, la jeune mannequin tuée par Pistorius, si elle vient témoigner, comme c'est la pratique avant la sentence en Afrique du Sud.
Motif de gloire nationale pendant des années dans son pays, alliant le glamour d'un sourire de play-boy à une réussite sportive hors norme, le nom d'Oscar Pistorius est désormais associé à certains travers du système pénal sud-africain.
Personne ne conteste que la juge ait eu raison d'écarter la préméditation. Mais beaucoup refusent néanmoins d'admettre que Pistorius n'ait pas mesuré les conséquences de son geste et la possibilité de tuer, sinon Reeva, du moins le cambrioleur qu'il croyait affronter, en tirant quatre fois à hauteur d'homme.
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