Les autorités sanitaires américaines ont attribué dimanche la première contamination par Ebola aux Etats-Unis, la seconde hors d'Afrique, à une faille du protocole de protection suivi par cette soignante d'un hôpital texan où un Libérien est décédé de la maladie mercredi.
L'établissement de soins a insisté sur le fait que cette patiente --qui a demandé une confidentialité totale sur son identité-- portait l'équipement (masque, gants, tenue de protection) recommandé par les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Les autorités sanitaires ont souligné qu'elles s'étaient préparées à un second cas, mais elles ont confié être "très inquiètes" après cette contamination malgré les procédures en place.
La patiente travaillait au centre hospitalier Texas Health Presbyterian de Dallas, où a été soigné et est mort le Libérien Thomas Eric Duncan le 4 octobre. Elle faisait partie de l'équipe qui l'a traité après son hospitalisation le 28 septembre.
"Nous sommes très inquiets par l'annonce que des tests préliminaires montrent qu'un professionnel de santé au Texas a été infecté par Ebola", a déclaré le Dr. Thomas Frieden, directeur des CDC, lors d'une conférence de presse.
"Nous ignorons ce qui s'est passé au cours du traitement du patient de référence, c'est-à-dire le premier cas traité à Dallas, mais à un certain moment, il y a eu une faille dans le protocole qui a causé l'infection", a-t-il relevé.
"A coup sûr, le protocole n'a, malheureusement et par inadvertance, pas été suivi" pendant les soins prodigués à Duncan, a estimé sur ABC le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). "Cela arrive très rarement" depuis l'identification du virus en 1976, selon lui.
Le Dr Dan Varga, des services de santé du Texas, a précisé lors d'une conférence de presse distincte que la patiente se trouvait dans un "état stable".
Aux dernières nouvelles, elle présente de "légers symptômes" et une "faible fièvre", a indiqué le docteur Frieden.
Selon lui, les résultats définitifs des tests par les CDC devraient être connus dans la journée.
Les médecins ont simplement employé le pronom "elle" pour faire référence au malade. Selon la chaîne CNN, citant un responsable non identifié, il s'agirait d'une infirmière.
Les autorités sanitaires américaines surveillent toujours 48 personnes ayant côtoyé Duncan avant son hospitalisation et, compte tenu de cette contamination, vont désormais faire de même pour celles entrées en contact avec lui entre cette date et son décès le 4 octobre, a fait savoir Thomas Frieden.
Les autorités tentent également d'identifier toutes celles ayant été en contact avec la malade.
Le juge Clay Jenkins, du comté de Dallas, s'est employé à rassurer la population: "Vous ne pouvez pas contracter Ebola en marchant à côté de quelqu'un dans la rue ou en étant en contact avec quelqu'un qui ne présente pas de symptômes". "Ce n'est pas une nouvelle qui devrait faire paniquer", a-t-il relevé.
- Deuxième contamination hors d'Afrique -
C'est le deuxième cas de contamination hors d'Afrique, après celui de Teresa Romero, une aide-soignante de 44 ans, qui avait contracté le virus en soignant un missionnaire mourant rapatrié de Sierra Leone. Elle aurait pu toucher son visage avec un gant infecté, selon l'hôpital où elle est soignée.
Hospitalisée depuis lundi à Madrid, elle donne des signes d'amélioration même si son état reste grave. Quinze autres personnes sont en observation dans le même hôpital, mais aucune ne présente de symptômes.
Les Nations Unies avaient souligné vendredi la vitesse de progression de l'épidémie. "Le virus est plus rapide que nous et la situation empire de jour en jour", avait déclaré Anthony Banbury, le chef de la mission de l'ONU pour la lutte contre Ebola (UNMEER), créée il y a deux semaines.
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