L'exécutif fait face à de nouveaux tourments: Emmanuel Macron a semé la stupeur au PS en demandant dimanche une réforme de l'assurance chômage, et son dernier allié, le Parti Radical de Gauche, se fait menaçant.
Les déclarations du ministre de l'Economie, pour qui il ne devrait "pas y avoir de tabou ni de posture" sur l'assurance chômage, ont fait l'effet d'une bombe auprès des responsables socialistes réunis en Conseil national, alors que François Hollande semblait avoir lui-même clos ce chapitre délicat.
Le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a réagi sèchement avant même l'ouverture des travaux du Conseil national, le "parlement" du PS: "La gauche n'a pas de tabous, mais elle a quelques totems, en particulier le fait que quand le président de la République s'exprime, les ministres appliquent".
Est-ce une fin de non recevoir à ce chantier? "Absolument", a tranché M. Cambadélis.
François Hollande avait souligné en milieu de semaine qu'il y avait "suffisamment de sujets pour que nous soyons bien occupés et que nous montrions que nous faisons des réformes utiles à l'emploi", recadrant de la sorte des propos attribués au Premier ministre, Manuel Valls, selon lesquels la question du montant et de la durée de l'indemnisation chômage en France devait "être reposée".
Le premier secrétaire du PS a déploré que les propos "maladroits" du ministre de l'Economie au Journal du Dimanche aient occulté le reste de ses déclarations sur une relance de l'économie. "Ca, c'était intéressant, ça, c'est le bon sujet. Là, il faut y aller, là, nous avons des propositions concrètes et là, M. Macron est dans son rôle", a-t-il insisté.
A propos du ministre, un responsable socialiste a confié que durant les travaux, qui se tenaient à huis clos, "tout le monde lui tapait dessus".
- Macron vertement critiqué -
Ce responsable ironisait aussi sur le fait que "si Jean-Christophe Cambadélis voulait gagner le Congrès, cela sera très difficile de le faire sur la ligne Macron et même sur la ligne Valls. Surtout s'il y a (Benoît) Hamon qui a pris de l'épaisseur depuis son départ du gouvernement".
De fait, de nombreuses personnalités du PS avaient vertement critiqué Emmanuel Macron dès le matin.
Rendant compte des travaux du Conseil national, M. Cambadélis s'est félicité de l'abondance des contributions personnelles des militants aux travaux des Etats généraux, devant aboutir sur une Charte du PS sur l'identité socialiste. La date ultime de dépôt des contributions a été repoussée à début novembre.
Il a réaffirmé que la date du Congrès du PS serait connue le mois prochain, alors que plusieurs représentants de l'aile gauche du parti ont réclamé sa réunion le plus vite possible.
Le premier secrétaire a aussi annoncé la diffusion de 4 millions de tracts pour "faire la clarté sur ce qui est dit par nos adversaires et ce que nous faisons".
"A l'UMP, a-t-il accusé, s'est engagée une course-poursuite entre les principaux leaders () au mieux-disant libéral, une offensive contre notre modèle social".
Autre urgence de l'actualité, qui a troublé l'ordonnance du Conseil national: les exigences du Parti des Radicaux de Gauche (PRG) de voir plusieurs mesures gouvernementales retirées.
M. Cambadélis a employé un langage d'apaisement face à cette menace du PRG, le dernier allié du PS dans la majorité gouvernementale. Le PRG laisse de la sorte planer le doute sur son maintien au gouvernement.
"Je suis prêt à discuter, à échanger et à trouver les moyens d'une sortie par le haut de cette situation", a déclaré le responsable socialiste. "Je préconiserais une démarche constructive plutôt que de mise en accusation", a-t-il conclu.
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