La communauté internationale tentait dimanche au Caire de rassembler quatre milliards de dollars réclamés par les Palestiniens pour reconstruire la bande de Gaza, qui "reste une poudrière" selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry devait profiter de cette conférence des donateurs pour appeler à relancer le processus de paix avec Israël, moribond depuis six mois.
M. Kerry était présent au Caire avec une trentaine d'autres chefs de la diplomatie pour cette nouvelle conférence internationale pour la reconstruction de l'enclave palestinienne de Gaza, co-organisée par l'Egypte et la Norvège.
"Gaza reste une poudrière, les habitants y ont désespérément besoin de voir des résultats dans leur vie quotidienne" de ces nouvelles promesses financières de la communauté internationale, a averti Ban Ki-moon dans son discours.
La guerre de 50 jours en juillet et août a fait plus de 2.100 morts dans la bande de Gaza --essentiellement des civils-- et 73 côté israélien, des soldats pour la quasi-totalité. La petite enclave palestinienne, soumise à un blocus hermétique d'Israël ces huit dernières années, a subi d'importantes destructions.
"En 2009, la communauté internationale s'était déjà réunie" en Egypte pour la reconstruction de Gaza, dévastée par trois guerre ces six dernières années, a rappelé M. Ban. "Nous avions promis notre soutien et nous étions convenus de reconstruire et, aujourd'hui, nous sommes à nouveau ici (), le cycle construction-destructions se poursuit, il empire", a-t-il regretté.
En marge de la conférence, M. Kerry devait mener des entretiens afin de tenter de relancer le processus de paix qu'il avait impulsé en juillet 2013 et qui a échoué en avril.
Il "parlera de la nécessité de régler les questions sous-jacentes au conflit israélo-palestinien afin d'avoir vraiment une solution durable au problème de Gaza", selon son entourage.
A l'ouverture, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays parraine des pourparlers indirects pour une trêve durable à Gaza, a déclaré à l'adresse d'Israël qu'il était "temps de mettre fin au conflit avec les Palestiniens".
"Nous avons besoin d'une nouvelle solution pour établir un état palestinien avec Jérusalem-est pour capitale", a immédiatement réaffirmé le président palestinien Mahmoud Abbas, assis à ses côtés, pressant la "communauté internationale de faire le maximum pour fixer une limite dans le temps afin de mettre un terme à l'occupation (israélienne, ndlr) et entamer des négociations sérieuses".
Mais la perspective d'une relance des négociations a été fraîchement accueillie par le ministre des Affaires étrangères d'Israël, qui n'a pas été invité au Caire.
"Il faut voir dans quel cadre et sur quels points porteraient ces négociations. Si elles ne portent que sur les exigences palestiniennes alors c'est peine perdu", a tranché Avigdor Lieberman, dans un entretien à un site d'information.
- Gaza est à genoux -
La bande de Gaza est à genoux après trois guerres en six ans et un blocus israélien de huit ans.
Quelque 100.000 Palestiniens se retrouvent sans abri dans cette bande de territoire exigu et surpeuplé, où 45% de la population active était au chômage avant même cette guerre, dernier avatar d'une crise israélo-palestinienne qui dure depuis près de sept décennies.
L'Autorité palestinienne a présenté un projet de reconstruction de Gaza de 76 pages, pour un montant de quatre milliards de dollars dont la plus grande partie est affectée à la construction de logements.
Le PIB de l'enclave devrait s'effondrer de 20% au cours des neuf premiers mois de 2014 par rapport à 2013. Mais, si le besoin d'argent est énorme, les motifs de réticence sont considérables.
La conférence pourrait produire un montant de promesses élevé, mais "un certain pessimisme est de rigueur, les gens en ont assez de payer sans horizon politique", affirmait récemment un diplomate sous couvert d'anonymat.
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