Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé dimanche au Caire pour participer à une conférence internationale sur la reconstruction de la bande de Gaza, au cours de laquelle il veut plaider pour une relance du processus de paix israélo-palestinien.
Les délégués d'une cinquantaine de pays, une trentaine de ministres des Affaires étrangères, le secrétaire général des Nations unies ainsi que les représentants de multiples organisations humanitaires, financières ou politiques comme le Fonds monétaire ou la Ligue arabe sont attendus dans la capitale égyptienne.
Co-organisée par l'Egypte et la Norvège, cette conférence des donateurs dira si la communauté internationale est vraiment prête à financer la reconstruction d'un territoire dévasté cet été par sa troisième guerre en six ans car si le besoin d'argent est énorme, les motifs de réticence sont considérables.
les Palestiniens espèrent obtenir des engagements des donateurs pour quelque 4 milliards de dollars.
Après 50 jours de guerre entre Israël et des groupes armés palestiniens, dont le Hamas, qui ont fait plus de 2.100 morts palestiniens et 73 israéliens, la bande de Gaza est à genoux.
Quelque 100.000 Palestiniens se retrouvent sans abri dans cette enclave exiguë et surpeuplée, où 45% de la population active et 63% des jeunes étaient au chômage avant même la guerre.
Infrastructures et entreprises ont été endommagées alors que l'électricité et l'eau manquent dans ce territoire qui reste sous blocus israélien et égyptien.
Le PIB devrait diminuer de 20% au cours des neuf premiers mois de 2014 par rapport à 2013.
L'Autorité palestinienne a présenté un projet de reconstruction de Gaza de 76 pages, pour un montant de 4 milliards de dollars dont la plus grande partie est affectée à la construction de logements.
D'autres chiffres encore plus importants ont été avancés, la reconstruction devant durer de longues années.
La conférence pourrait produire un chiffre de promesses élevé, mais "un certain pessimisme est de rigueur, les gens en ont assez de payer sans horizon politique", affirme un diplomate sous couvert d'anonymat.
Les Etats-Unis sont les seuls pour le moment à avoir pris un engagement pour verser 118 millions de dollars mais l'Europe et les pays arabes devraient aussi promettre des sommes importantes.
- 'Casser le cycle' -
Une grande partie de la communauté internationale espère pouvoir miser à terme sur plus de stabilité politique à Gaza avec la réconciliation récente entre l'Autorité palestinienne, dominée par le parti nationaliste Fatah de Mahmoud Abbas, et le Hamas islamiste, qui contrôle la petite enclave coincée entre l'Egypte et Israël.
Le gouvernement d'union palestinien s'est réuni dans la bande de Gaza jeudi pour la première fois depuis sa formation en juin, après des années de déchirements entre Hamas et Fatah.
Il s'agit d'envoyer aux donateurs un message clair: l'argent destiné à la reconstruction sera bien utilisé par une autorité composée de personnalités indépendantes et non pas acquises à tel ou tel bord.
Car le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'a dit lui-même: pas de solution durable aux problèmes de Gaza sans règlement global entre Palestiniens et Israéliens.
Et c'est d'ailleurs pour une relance du dialogue que va plaider John Kerry durant la conférence, en marge de laquelle il devrait rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, selon des diplomates américains.
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