Les habitants du Gard, déjà marqués par les orages violents de vendredi, redoutaient dans la nuit de samedi à dimanche une recrudescence des pluies et des inondations, après le classement de leur département en "vigilance rouge", tout comme celui de l'Hérault.
"Le problème, c'est que les sols sont gorgés d'eau, les cours d'eau déjà hauts et qu'il va pleuvoir de manière significative", a résumé samedi soir un porte-parole des pompiers gardois, joint à Nîmes par l'AFP. "On se soucie de quasiment toutes les zones du département et pas seulement de celles qui sont près des cours d'eau", a-t-il ajouté.
La même crainte était exprimée chez les pompiers de l'Hérault qui s'attendaient à un pic d'activité "sur les coups de 10H00-11H00" dimanche. "Les cours d'eau sont à la limite de crues, il y va forcément y avoir des risques de ruissellement et de montée des eaux", a indiqué un porte-parole à Montpellier.
Après une accalmie dans la journée de samedi, "la situation devrait se dégrader en fin de nuit (de samedi à dimanche, ndlr) et Météo-France a mis en vigilance rouge les départements de l?Hérault et du Gard", a rappelé le préfet de la zone de défense et de sécurité sud dans un communiqué.
L'Aude a par ailleurs été placée en "vigilance orange", rejoignant ainsi la Lozère et l'Ardèche.
Un nouvel épisode de fortes précipitations est en effet redouté, d'abord sur l'Aude, en fin de nuit, puis sur le Gard et l'Hérault avec "un pic d'intensité" dimanche après-midi et dans la soirée, selon Météo-France.
Pour y faire face, l'Etat a annoncé l'envoi de renforts en sapeurs-pompiers et militaires de la Sécurité civile: 448 personnels répartis en 12 groupes de sauvetage en eaux vives et 17 autres groupes formés pour agir face aux inondations.
- 750 hommes et six hélicoptères en alerte -
"Au total ce sont plus de 750 hommes avec leurs matériels et véhicules qui ?uvrent au profit des communes sinistrées", avec six hélicoptères de la sécurité civile sur zone ou en alerte, a précisé le préfet de la zone sud.
Dans le Gard, les orages vendredi puis dans la nuit de vendredi à samedi n'avaient fait ni mort ni blessé. Mais ils avaient causé moult dégâts, notamment sur les routes: bus scolaire renversé par un ruisseau sorti de son lit (heureusement sans enfants à bord), voitures au fossé, chaussée arrachée, murs éboulés Des champs et des vignes avaient été submergées. Et des maisons avaient souffert de l'eau mais aussi de la foudre.
Dans la nuit de vendredi à samedi, à Alès, la foudre a ainsi provoqué l'incendie d'une maison rose du quartier du Rieu. "On a entendu comme une déflagration, ça nous a réveillés, mon épouse et moi. Je suis sorti pour voir. Les combles brûlaient, des flammes impressionnantes sortaient du toit et ensuite, nous avons entendu un gros boum : toute la charpente venait de s?effondrer au premier étage", a décrit Serge Brousse, 67 ans.
Entre Nîmes et Alès, la circulation des trains restait interrompue samedi.
Mais, en ce jour d'accalmie, les sapeurs-pompiers n'ont effectué dans le Gard que "des missions d'assistance et de nettoyage", a indiqué un de leurs porte-parole. "Le seul secteur où nos pompiers sont intervenus samedi pour autre chose que du soutien à la population a été la vallée de la Cèze, près de Bagnols, en raison de la crue du cours d'eau. Deux personnes ont été évacuées préventivement de leur maison où l'eau montait", a-t-il précisé.
Dans ce nord du Gard, le maire du village médiéval de Goudargues, Fred Malher, s'inquiétait justement samedi du niveau d'un affluent de la Cèze qui ne pouvait plus se déverser dans celle-ci, trop pleine. Dans le centre historique du village, il y a eu jusqu'à 70 cm d'eau au pied de l'Eglise, vieille de 1.000 ans, qui "heureusement a été construite sur une butte et n'a pas été envahie", a dit l'élu.
Au total dans le Gard, depuis jeudi soir, les pompiers ont effectué plus de 640 interventions et plus de 500 personnes ont été secourues, selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
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