Déjà bien affectés par trente-six heures d'orages violents mais localisés, les habitants du Gard redoutaient une recrudescence de pluies et d'inondations après le classement du département, et celui de l'Hérault, en vigilance rouge pour la fin de la nuit prochaine et pour dimanche.
Le Gard et l'Hérault ont été placés samedi après-midi en vigilance rouge pluie, inondations et orages jusqu'à lundi matin par Météo-France, dans son bulletin publié samedi après-midi.
Météo-France a par ailleurs classé l'Aude en vigilance orange et maintenu la Lozère et l'Ardèche en vigilance orange.
Le Gard avait déjà été placé en vigilance rouge vendredi avant d'être rétrogradé samedi matin en vigilance orange en raison d'une période d'accalmie.
"L'actuelle accalmie persiste jusqu'en fin de nuit de samedi à dimanche", selon Météo-France qui prévoit un nouvel épisode de fortes précipitations, d'abord sur l'Aude, en fin de nuit, puis sur le Gard et l'Hérault avec "un pic d'intensité" dimanche après-midi et dans la soirée.
Dans le Gard, les orages vendredi puis dans la nuit de vendredi à samedi n'ont fait ni mort, ni blessé mais ont causé moult dégâts: bus renversé, champs inondés, routes impraticables, toitures foudroyées, foyers privés d'électricité. Entre Nîmes et Alès, la circulation des trains restait interrompue samedi.
"Pour le moment, expliquait samedi à l'AFP Fred Malher, maire du petit village médiéval de Goudargues, au nord du Gard, les dégâts dans le village sont très légers mais on redoute la nuit qui vient avec de nouvelles prévisions d'orages sur le sud des Cévennes".
Selon M. Malher, à Goudargues, un affluent de la Cèze ne peut plus se déverser dans celle-ci, trop pleine, et de ce fait, ses eaux ont été refoulées vers le centre historique du village. Il y a eu jusqu'à 70 cm d'eau au pied de l'Eglise, vieille de 1.000 ans, qui "heureusement a été construite sur une butte et n'a pas été envahie", a-t-il dit.
Non loin, à Bagnols-sur-Cèze, la mairie a mis en place une cellule de crise et un centre d'hébergement, en prévention. A la mairie de Sainte-Anastasie, près d'Uzès, on s'apprêtait encore à passer une nouvelle nuit de veille.
Au total dans le Gard, depuis jeudi soir, les pompiers ont effectué 648 interventions et plus de 500 personnes ont été secourues, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "La vigilance est totale", a dit le ministre depuis le centre de gestion des crises de la Sécurité civile à Asnières-sur-Seine, près de Paris. "Et nous augmenterons les moyens si nécessaire", a-t-il ajouté après s'être entretenu par visioconférence samedi matin avec les préfets concernés.
- 'On attendait la pluie, on a eu la foudre' -
La route, entre Uzès et Sainte-Anastasie, a été l'un des secteurs les plus touchés par les orages avec des cumuls allant jusqu'à 372 mm. Ici, c'est une voiture noire qui pique du nez dans un fossé, là un bus jaune de ramassage scolaire, renversé au milieu des vignes.
Dans le nord du département, autour d'Alès, dans les contreforts des Cévennes, il est tombé dans la nuit jusqu'à 150 mm de pluies.
A Alès, la foudre a provoqué l'incendie d'une maison rose du quartier du Rieu. "On a entendu comme une déflagration, ça nous a réveillés, mon épouse et moi. Je suis sorti pour voir. Les combles brûlaient, des flammes impressionnantes sortaient du toit et ensuite, nous avons entendu un gros boum : toute la charpente venait de s?effondrer au premier étage", a décrit Serge Brousse, 67 ans.
En milieu de matinée, une dizaine de pompiers évacuaient encore le mobilier détruit. Choquée, Jeanny, 64 ans, l'épouse, ramassait des effets personnels souillés: "Regardez le désastre! On attendait la pluie, on a eu la foudre".
Plus loin, un eucalyptus de 16 mètres a éventré partiellement une maison, toujours sans faire de blessé. Les occupants, un couple et leur fils, ont trouvé refuge chez des voisins. "La maison a tremblé de partout, papa a hurlé: +tout le monde dehors!+ et j'ai tout de suite compris qu'on était en danger, j'ai couru. Il y avait déjà de l'eau qui coulait dans ma chambre": le jeune Mathis, 11 ans, dans les bras de son père, peinait à se remettre de sa peur.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.