Aucun malade d'Ebola n'est soigné en France, le cas suspect qui s'était présenté à l'hôpital parisien de Bichat ayant été écarté, mais un numéro vert va être mis en place pour répondre à l'inquiétude du public, a annoncé vendredi la ministre de la Santé.
De son côté, le Premier ministre Manuel Valls a mis en garde contre d'éventuels "mouvements de panique" en France liés au virus Ebola. "Il faut être prudent. Cette prudence s'adresse aux autorités et à la presse pour ne pas provoquer des mouvements de panique comme on a pu en constater", a déclaré M. Valls en marge du congrès de l'Association des régions de France, à Toulouse.
Un numéro vert, le 0800 13 00 00, permettra dès samedi 9H00, de répondre aux questions du public, a indiqué Marisol Touraine au cours d'une conférence de presse au ministère de la Santé.
Europe 1 avait évoqué vendredi matin un "cas probable" d'Ebola à Bichat, "une femme qui aurait contracté le virus en Afrique". La suspicion est désormais écartée.
A ce jour, depuis le début de l'épidémie en Afrique de l'Ouest, seule une infirmière de Médecins sans Frontières (MSF) a été soignée en France pour le virus Ebola. Elle avait contracté la maladie en Afrique et est désormais guérie.
"Au moment où je vous parle, aucun cas d'Ebola n'est pris en charge" en France, a déclaré la ministre.
"Onze cas, et onze cas seulement, y compris celui qui a été hospitalisé à Bichat la nuit dernière, ont donné lieu à des tests et tous ces tests se sont à cette heure révélés négatifs", a-t-elle précisé.
La ministre s'est refusée à donner des éléments sur l'identité de la personne qui s'est présentée à Bichat dans la nuit de jeudi à vendredi, mais a souligné qu'elle avait "fait preuve d'un remarquable sang-froid".
La ministre a par ailleurs indiqué qu'"environ 70 personnes du personnel" de l'hôpital militaire de Bégin (Val-de-Marne) où avait été soignée l'infirmière de MSF "sont régulièrement suivies".
Mme Touraine a souligné que l'Institut de veille sanitaire était "en état de veille renforcée" face à la menace d'Ebola, précisant que 23 lits étaient disponibles dans les 12 hôpitaux de référence pour ce virus en France, auxquels s'ajoutent 13 lits en réanimation.
Un point de presse hebdomadaire avec les agences sanitaires sera mis en place à partir de la semaine prochaine. "Depuis le début j'ai fait le choix de la transparence", a affirmé la ministre qui a expliqué les principes de sa communication sur ce dossier.
"Aucun commentaire ne sera fait concernant d'éventuelles suspicions de cas à l'avenir", a-t-elle dit. "En revanche si un cas devait se confirmer, je m'engage à nouveau à en informer immédiatement l'opinion publique", a-t-elle promis.
La ministre a rappelé avec force que "les voyages vers les pays touchés sont vivement déconseillés". Trois pays d'Afrique de l'Ouest sont plus particulièrement touchés par l'épidémie, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.
"La situation étant évolutive, un renforcement des contrôles au départ comme à l'arrivée pourrait intervenir dans les jours qui viennent", a ajouté la ministre.
Une réunion européenne est prévue le 17 octobre pour étudier un éventuel renforcement des contrôles.
L'inquiétude face aux risques de propagation d'Ebola monte en Europe, l'état de santé de la première personne contaminée hors Afrique, une aide-soignante espagnole hospitalisée à Madrid, s'étant dégradée. Elle faisait partie de l'équipe ayant soigné deux religieux espagnols rapatriés d'Afrique.
"Nous avons à combattre une épidémie massive inédite qui a déjà touché plus de 8.000 personnes et fait près de 4.000 morts", a souligné Mme Touraine. Des données officielles "sans doute sous-estimées", selon elle.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.